Marché de la maison individuelle : les inquiétudes des professionnels se confirment !
Celui de la maison neuve ne fait, hélas, pas exception, affichant une baisse de 9,8% sur douze mois à fin juillet 2018. Les chiffres sont ainsi en chute libre depuis novembre dernier, certains mois ayant été particulièrement frappés par la dégradation du marché : -20,9% en janvier (en évolution mensuelle), -18,7% en mars, -14,9% en juin, etc.
La quasi-totalité des indicateurs en berne
Finalement, 474 800 permis de construire pour des logements neufs ont été accordés sur un an à fin juillet 2018, soit une variation de -4,5% par rapport aux douze mois précédents. À l'inverse, le nombre de biens commencés est en légère progression : +3,4%, à 421 400 unités concernées.Les prévisions de LCA-FFB n'en demeurent pas moins pessimistes. Après 430 000 logements produits en 2017, ''seulement'' 411 000 biens pourraient sortir de terre cette année (-4,3%). Les ventes de maisons individuelles, quant à elles, devraient enregistrer une baisse annuelle de 12 à 15% en 2018.
Du côté de l'ancien, le marché reste dynamique (comme en témoigne la hausse des prix observée par les professionnels), mais les niveaux sont bien en-dessous de ce qu'ils avaient été l'année dernière. De quoi laisser présager un nombre de ventes plus faible qu'en 2017, estimé à 900 000 unités (-6%).
De mal en pire
La mauvaise santé du secteur de la construction n'est cependant pas le fruit du hasard, d'après LCA-FFB. Non seulement le foncier se fait de plus en plus rare, mais les professionnels ont de surcroît subi de plein fouet les conséquences de la réduction du PTZ neuf et la suppression de nombreuses aides au logement.« Tôt ou tard, les pouvoirs publics devront réagir. À l'instar de l'effondrement du marché de 2011 à 2014, provoqué par la reconfiguration défavorable du prêt à taux zéro, qui avait obligé le gouvernement suivant à proposer des nouvelles aides », alerte LCA-FFB.
« Face à la sévère dégradation des ventes en 2018 et aux facteurs structurels qui pèsent sur le marché de la maison individuelle, LCA-FFB plaide pour le rétablissement de l'APL Accession et pour la pérennisation du PTZ en zones B2 et C au-delà de fin 2019 », conclut l'organisme.
Quel bilan pour le marché du crédit immobilier ? Présent lors de la présentation des chiffres de la construction par LCA-FFB ce 21 septembre, le Crédit Foncier a également offert un panorama du marché du crédit à l'habitat, en partie dépendant du BTP. Bien que toujours avantageux, avec des taux d'intérêt moyen très bas (1,43% en août 2018) et des durées en hausse (18 ans et 6 mois en moyenne), les crédits immobiliers peinent à séduire les Français. Dans ce contexte peu rassurant, le Crédit Foncier anticipe aujourd'hui une baisse de 9% de la production de crédits, pour un total de 160 milliards d'euros. |
F.C
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