Malgré l'inflation, Saint-Gobain enregistre un semestre historique
Les résultats sont « très bons malgré un environnement relativement chahuté avec la hausse des taux d'inflation, les difficultés d'approvisionnement qu'on connaît bien et la situation énergétique et géopolitique tendue », a indiqué Benoît Bazin, directeur général de Saint-Gobain, lors d'une conférence de presse.
Le leader français des matériaux de construction enregistre ainsi un bénéfice net de +32,8 % sur les six premiers mois de l’année. De son côté, le chiffre d’affaires progresse de 15,1 %, soutenu notamment par la rénovation en Europe et la construction dans les Amériques et en Asie, pour un total de 25,4 milliards d’euros, soit un semestre record dans l’histoire de Saint-Gobain.
« Les excellentes performances du premier semestre 2022 traduisent les changements profonds opérés dans le groupe, la très bonne exécution de notre plan « Grow & Impact », ainsi qu’une bonne dynamique de nos marchés sous-jacents », a précisé le directeur général.
Saint-Gobain « confiant » pour 2022
Dans la foulée, le groupe a confirmé ses perspectives, visant une « nouvelle progression » du résultat d’exploitation en 2022 par rapport à 2021 « à taux de change comparables ».
Saint-Gobain a également revu à la hausse l'effet de l'inflation, avec des coûts d'énergie et de matières premières attendus en progression de près de 3 milliards d'euros cette année par rapport à 2021, contre 2,5 milliards attendus auparavant. Toutefois, le groupe a souligné que cette révision concerne « plutôt les matières premières ».
« On avait été précautionneux, on avait couvert nos achats d'énergie par anticipation sur l'année 2022 : on est couverts à 80 % sur nos besoins d'énergie et on a d'ores et déjà couvert 60 % de l'année 2023 », a ajouté Benoît Bazin, se disant « prêt à s’adapter avec agilité »aux conséquences de ces hausses.
Le groupe a par ailleurs indiqué se préparer à une éventuelle coupure totale de l'alimentation en gaz russe dans les pays qui y sont le plus sensibles : Allemagne, République tchèque et Pologne. L'effet négatif serait limité à « environ 2 % du chiffre d'affaires du groupe » grâce à divers leviers, dont la qualification d'industrie prioritaire, le recours au fioul plutôt qu'au gaz, ou encore la moindre utilisation d'énergie dans les usines.
Marie Gérald
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