Loi Sapin 2 : L’UPA invite les ministres à s’improviser artisans
Cette campagne vise à montrer « l’absurdité » de l’article 43 du projet de loi qui envisage de supprimer l’obligation de détenir une qualification professionnelle pour l’exercice de nombreux métiers de l’artisanat.
La mobilisation s’appuie non seulement sur un slogan « Avec #LoiSAPIN2, imaginez l’artisanat de demain » mais également sur le site www.maboxloisapin.fr dont le but est d’alerter les Français sur les « dangers du projet pour le consommateur ».
En effet, l’UPA invite les internautes à se glisser dans la peau des artisans et à se poser les bonnes questions : Avec le projet de loi Sapin 2, à quoi ressemblerait l’artisanat de demain ? Quelle garantie aurait-on en laissant sa voiture à un garagiste non qualifié ? Comment s’assurer de la qualité d’un réseau électrique posé par un électricien auto-proclamé ? Ou encore, quelle confiance accorder à un(e) esthéticien(ne) improvisé(e) ou à un plâtrier sans diplôme ?
Mais le site est surtout l’occasion pour l’UPA d’inviter les ministres à se reconvertir en artisans et de dénoncer « le mépris manifesté à l’égard des 400 000 jeunes qui misent actuellement sur l’apprentissage pour apprendre un métier qualifié et s’assurer un avenir ».
Des ministres artisans
Ainsi, à un an des présidentielles, l’UPA a décidé de confronter les ministres « à l’absurdité de leur proposition ». Et pour ce faire, une « Ma Box Loi Sapin » leur sera envoyée pour les préparer à leur reconversion.Manuel Valls en plâtrier, Michel Sapin en boulanger, Emmanuel Macron en esthéticien, Myriam El Khomri en mécanicienne, Najat Vallaud Belkacem en bouchère et Ségolène Royal en électricienne…
« Avec « Ma Box Loi Sapin », qui comprend une fiche métier et des outils en plastique pour s’improviser artisan sans passer par la case « qualification », nos 6 ministres n’ont pas de souci à se faire pour leur reconversion professionnelle dès mai 2017 ! », s’exclame l’UPA.
Dévalorisation des métiers
Le projet de loi Sapin II, qui sera débattu au Parlement à partir du 6 juin, « s’attaque frontalement à l’artisanat, première entreprise de France », déclare Jean-Pierre Cruzet, Président de l’UPA.Ce projet de loi « prépare une dévalorisation de nos métiers, une dépréciation de la qualité des produits et des services et la perte des savoir-faire artisanaux qui font la renommée de notre pays à l’international », poursuit-il.
Et pour démultiplier l’impact de son action, l’UPA s’appuie sur le relais de ses 3 grandes organisations fondatrices, la CAPEB, la CNAMS, la CGAD et d’un membre associé, la CNATP. Elle va également sensibiliser le monde de l’apprentissage : les enseignants, les élèves et leurs parents – premiers concernés par les conséquences de la loi Sapin 2. 500 CFA et lycées professionnels vont ainsi être mobilisés par courrier et/ou via leurs pages Facebook.
R.C
Photo de une : ©UPA (Ministres avant - après)