Les artisans du BTP opposés au prélèvement à la source
Tel est le message adressé par la Capeb (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) dans une lettre ouverte publiée ce 25 dans Le Parisien Aujourd’hui en France, à l’attention du Président de la République et du Premier ministre. À l’approche de l’entrée en vigueur du prélèvement de l’impôt à la source le 1er janvier 2019, les artisans sont en effet nombreux à remettre en doute la pertinence de ce dispositif et, surtout, à s’inquiéter sur son fonctionnement.
« Les chefs d’entreprise artisanale ne sont pas préparés à assumer la charge financière et administrative que représente la mise en place du prélèvement à la source. Ils ne sont ni fiscalistes, ni percepteurs, ils n’ont ni DAF ni DRH, ils ne sont pas censés affronter une telle surcharge de travail », rappelle Patrick Liébus, président de l’organisme.
Une adaptation nécessaire des entreprises du BTP
« C’est aujourd’hui au Président de la République et au Premier ministre Edouard Philippe que je m’adresse pour les alerter sur notre situation et demander la simplification de ce dispositif qui n’est clairement pas calibré pour les petites entreprises. Nous demandons également le soutien de l’administration via la création d’un numéro vert d’information des salariés, et une compensation financière des coûts supportés par les artisans », poursuit-il.Au-delà de la simplification du dispositif, les artisans du BTP militent également pour la création d’un numéro vert grâce auxquels les salariés des entreprises pourraient bénéficier d’un accompagnement privilégié. Cette ligne téléphonique permettrait, par ailleurs, de recueillir les contestations, comme le réclame la Confédération.
De plus, le syndicat s’est rapproché de l’U2P (Union des entreprises de proximité) afin de porter des revendications communes auprès du gouvernement. Parmi elles, les deux organisations professionnelles réclament notamment la mise en place de compensations financières des coûts de gestion pour les employeurs. Chacun est d’ailleurs invité à signer la pétition en ligne #ChacunSonJob afin « d’inciter le gouvernement à revoir sa réforme ».
Selon l’U2P, les dirigeants d’entreprise artisanale passeraient une semaine par an en moyenne pour le traitement administratif de la collecte de l’impôt, soit 1h30 par salarié et par mois. « À l’heure où l’activité repart dans le secteur du bâtiment, 60% des chefs d’entreprise artisanale travaillent plus de 50h par semaine et souffrent d’un stress important. Le prélèvement à la source va imposer une charge supplémentaire aux artisans, qui ne sont pas en mesure d’y allouer les ressources humaines ou financières nécessaires », concluent la Capeb et l’U2P.
F.C
Photo de Une : @capeb_fr (Twitter)