Le transport fluvial touché par la chute des volumes de matériaux de construction
Voies Navigables de France (VNF) publiait, ce lundi 1er mars, le bilan 2020 du transport fluvial de marchandises. Comme de nombreux secteurs, le transport fluvial a été durement impacté par le premier confinement, notamment en raison du repli des échanges internationaux, et de l'arrêt des chantiers au mois de mars.
En 2020, VNF enregistre une baisse de 10,6 % des volumes transportés, avec 50,4 millions de tonnes, contre 56,3 millions en 2019. En tonnes-kilométriques, la chute est de 11,5 %, pour un bilan total en-dessous de celui de l'année 2018 (6,5 milliards de t-km, contre 6,7 milliards de t-km).
Un trafic pénalisé par l'arrêt brutal des chantiers
Cette baisse s'explique directement par l'impact de la crise sanitaire et du premier confinement. Entre mi-mars et mi-mai, le transport fluvial a notamment subi de plein fouet l'arrêt total des chantiers, occasionnant une baisse de 11,8 % des volumes de matériaux de construction transportés en 2020. Voies navigables de France note que la reprise du second semestre n'aura pas permis de compenser la chute brutale liée au premier confinement, avec -46,5 % en tonnes-kilométriques.
« Après un important rebond (+63,7 % cet été), la production de granulats ralentit en octobre et novembre d'après l'Unicem, pour atteindre -7,5 % à 11 mois », explique VNF. De fait, au lieu d'augmenter, les volumes renouent avec les chiffres de 2018, pour s'établir à 22,5 millions de tonnes de matériaux de construction transportés en 2020. Le secteur conserve toutefois sa place de premier utilisateur du transport fluvial, avec 45 % des volumes transportés.
Le secteur agricole, en deuxième position, avec 13,2 millions de tonnes transportées en 2020, s'en est de son côté mieux sorti, puisque la filière a continué de fonctionner pleinement pendant le premier confinement. VNF note même une augmentation du trafic de 12,6 % en t-km au premier semestre, et l'explique par les « excellentes récoltes de 2019 ».
Le bilan 2020 a en revanche été plombé par la chute des échanges internationaux, avec -17,4 % de volumes exportés, et -8,8 % pour les volumes importés. Ces baisses se sont notamment fait ressentir sur le bassin de la Seine et sur l'axe rhénan français.
A l'échelle régionale, les trafics s'inscrivent en hausse dans le nord de la France, avec +4,7 % en t-km, porté notamment par le port de Dunkerque et son activité autour des céréales (+63 de volumes en 2020) et des produits pétroliers. Partout ailleurs, la moyenne est stable ou en baisse.
Du côté des matériaux de construction, VNF précise toutefois que les trafics de matériaux de construction ont augmenté de +12,3 % dans le bassin de la Seine sur les deux derniers mois de 2020, laissant « entrevoir des perspectives intéressantes pour cette filière en 2021 », et souligne que le bassin mosellan a également bénéficié d'une hausse des flux de ciments et de sable.
Claire Lemonnier
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