Le projet de rénovation de l’Opéra Garnier sème la discorde
Élaboré au premier semestre 2014, le projet consiste à « remplacer, sur certaines des loges de la salle, des cloisons amovibles et très abîmées par des cloisons mobiles et facilement rétractables permettant de gagner 30 places supplémentaires », explique la direction de l'Opéra. « Une fois le spectacle terminé, la cloison reprend sa place et l'apparence de la salle, avant et après les spectacles, ne sera en rien modifiée », précise la direction.
D’après l’Opéra de Paris, le coût s’élève à environ 300 000 euros. Le projet s’inscrit dans un plan global d’amélioration du confort du public dans la salle du Palais Garnier (visibilité, fauteuils…) sur les 4 prochaines années.
« Conformément aux règles applicables à un monument historique, le projet a été élaboré avec la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) et l’Architecte en chef des monuments historiques en charge du Palais Garnier. L’aspect actuel du Palais Garnier n’est donc que temporaire » assure la direction de l’Opéra.
Pratiquement inchangé depuis sa réalisation
Mais pour l'Académie des Beaux-Arts, « supprimer les cloisons qui séparent les loges, c'est rompre un équilibre, porter atteinte à une harmonie architecturale mais ignorer aussi une fonction sociale propre à la fin du XIX siècle ». L'institution demande « que les travaux de démontage des cloisons soient immédiatement interrompus et le projet définitivement abandonné ».
« C'est une affaire mal conçue et une mauvaise action que l'on est en train de faire commettre à mon ami Stéphane Lissner, le directeur de l'Opéra », a déclaré à l'AFP l'un de ses prédécesseurs, Hugues Gall, qui est aussi membre de l'Académie des Beaux-Arts. « Le Palais Garnier a cette particularité d'être resté inchangé depuis qu'il a été conçu par Charles Garnier et ses équipes, à l'exception du plafond de Chagall rajouté par André Malraux en 1964 », a-t-il ajouté.
Hugues Gall est aussi signataire d'une pétition mise en ligne sur le site change.org, sous le titre "Non à la défiguration du Palais Garnier" et adressé à Stéphane Lissner. Elle avait reçu, dimanche, quelque 5000 soutiens. Le Palais Garnier est visité chaque année par 700 000 touristes et accueille 300 000 spectateurs.
B.P (avec AFP)