Le marché d’immobilier d'entreprise « proche de son point de rupture »
« Sur les 970 milliards d'euros de dettes assises sur de l'immobilier d'entreprise en Europe, près de la moitié arrivera à échéance avant fin 2012, dont 60 milliards d'euros pour le seul marché français », souligne Philippe Couturier, président de la filiale de gestion d'actifs de Constructa. « Or sur ce montant, une trentaine de milliards est assise sur des actifs difficiles (c'est à dire achetés au pic du marché, avec des effets de leviers importants, et dont le service de la dette n'est pas assuré par un loyer) », ajoute M. Couturier.
Pour Constructa, dans ce contexte, les banques vont rapidement faire face à des propriétaires qui auront perdu la totalité de leurs fonds propres et qui ne voudront pas réinvestir dans les opérations. « Déjà tétanisés par l'ampleur de leurs positions sur les dettes souveraines d'Europe du Sud, les établissements de crédit n'auront alors d'autre choix que de nettoyer leur bilan et de créer des structures de défaisance ad hoc, afin de vendre au plus offrant leurs créances douteuses ou les biens dont ils auront récupéré les clés », indique cette étude.
Cette purge coïncidera avec l'arrivée de fonds opportunistes qui auront l'occasion de récupérer des actifs à moindre coût. En provoquant une correction à la baisse des valeurs vénales du marché, l'éclatement de la bulle sur l'immobilier de bureaux marquera le point bas de la crise, préalable à son assainissement. « S'il sera moins long et moins fort qu'au début des années 1990, l'éclatement de la bulle débutera dès que les banques commenceront à se délester de leurs créances en difficultés. C'est pour demain », prédit Constructa.
B.P (source AFP)