Le groupe Technima se diversifie et lance deux innovations
Une stratégie de diversification progressive
En 1962, Christian de Maillard crée la marque Soppec, spécialisée dans les peintures et vernis pour le mobilier en bois. Dans les années 1990, la marque se diversifie dans la peinture de marquage, pour le secteur forestier, puis pour le BTP, et connaît une forte croissance.
« Avec l'avènement du meuble préfabriqué en grande série, type Ikea, M. de Maillard a bien compris que l'avenir des produits de traitement du bois était limité pour les meubles, et il a eu l'opportunité de se lancer dans la peinture de marquage en aérosol, initialement pour le marché forestier. Par la suite, l'activité s'est développée sur le marché du BTP », nous explique Éric Piveteau, directeur général du groupe Technima.
« Aujourd'hui, le traçeur de chantier trouve toujours de nouvelles applications, que ce soit dans la détection de fuites d'eau, le repérage lors de la construction de piscines, l'aménagement d'espaces verts, etc. », souligne-t-il.
60 ans après sa création, Soppec fait désormais partie du groupe Technima, dirigé par Thibault de Maillard. À compter de 2009, le groupe entame une stratégie d'acquisition, et rachète des entreprises en Suède, en Allemagne, en Hollande et en Italie. Récemment, Technima a notamment acquis le groupe Solkem, spécialisé dans les produits de nettoyage, et proposant plus de 2 500 produits.
« C'est une stratégie d'acquisition de savoir-faire et de capacités industrielles pour pouvoir offrir à nos clients distributeurs, et aux clients finaux, des gammes de produits beaucoup plus larges », explique le DG du groupe.
À ce jour, le groupe Technima compte six usines réparties entre la France, l'Allemagne et l'Italie, quatre centres de R&D, environ 400 salariés, et a atteint 110 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2022.
Deux innovations pour 2023
En mars, le groupe lance une nouveauté produit : le « Fluo TP Hydro ». « C'est un traçeur de chantier à base de peinture à l'eau, par opposition aux produits à base de solvants, qui étaient la norme jusqu'à présent. Ce nouveau produit permet d'effectuer des travaux de marquage dans le BTP, avec des produits plus respectueux de l'environnement, moins d'odeur, et moins de composés organiques volatils (COV). C'est un produit sur lequel on mise beaucoup car on a réussi à combiner à la fois les avantages environnementaux d'un produit à base d'eau, avec une performance équivalente à celle des produits solvantés », détaille Éric Piveteau.
Le nouveau « Fluo TP Hydro ». Crédit : Soppec / groupe Technima
Par ailleurs, le groupe continue d'innover pour concevoir des aérosols plus facilement recyclables : « La deuxième innovation qui sera commercialisée en fin d'année, c'est une fonctionnalité via le capot de sécurité qui équipe les aérosols, et qui visera à faciliter le recyclage de l'aérosol vide. Aujourd'hui, l'une des problématiques importantes du traçeur de chantier vide, c'est que, comme il contient des produits inflammables, c'est un déchet dangereux, et donc la réglementation spécifie que l'utilisateur doit l'éliminer comme un déchet dangereux. L'objectif de cette innovation est de permettre la neutralisation du caractère dangereux de l'aérosol vide, de façon à ce qu'il puisse être éliminé dans la benne de déchets métalliques du client. C'est un avantage à la fois économique, et en termes d'impact environnemental », explique Éric Piveteau. « L'innovation réside dans le capot, qui permet de mettre à l'air, de manière permanente et définitive, le contenu interne de l'aérosol, de façon à ce qu'il élimine complètement tous les gaz inflammables qu'il contient », poursuit-il.
Pour rappel, Soppec dispose d'un système de capot de sécurité breveté depuis une vingtaine d'années. La marque peut également se vanter d'être le seul acteur du marché à ne présenter qu'un seul pictogramme de dangerosité sur ses aérosols. Ce pictogramme concernant le risque d'inflammation, et non pas la présence de substances toxiques. « Un important travail a été mené ces dernières années pour s'assurer qu'on a toujours les produits les moins impactants, à la fois pour l'homme et pour l'environnement », rappelle en effet le DG du groupe.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : groupe Technima