Le « Granit de Bretagne » labellisé
Signe officiel de qualité et d’origine, cette indication géographique a pour objectif de protéger les granits extraits de carrières implantées en Bretagne et dans la commune de Saint-James (50), ainsi que les produits fabriqués à partir de ces granits, dans cette même zone géographique. Il vise aussi à garantir aux consommateurs l’authenticité des produits qu’ils achètent.
Cette reconnaissance était très attendue par le secteur mais surtout par l’association Indication Géographique Granit de Bretagne qui réunit 22 entreprises bretonnes (artisans et PME).
« Nous sommes à la fois très fiers et très émus. C’est la consécration de la réputation du Granit de Bretagne, de la qualité de notre travail, mais aussi le couronnement de longs mois de discussions entre granitiers de Bretagne, pour définir les critères du cahier des charges », explique Christian Corlay, secrétaire général de l’association, cité dans un communiqué de l’Inpi.
Il faut dire que le secteur a « trop souvent souffert de tromperies sur l’origine » des granits. « Le choix des consommateurs sera enfin éclairé, sécurisé, et renforcera la notoriété du granit de Bretagne en France et à l’export en plus de conforter les entreprises granitières », poursuit-il.
Une première dans le secteur des pierres naturelles
L’Unicem se félicite de cette homologation, « la première dans le secteur des pierres naturelles ». Le syndicat se réjouit en effet de cette démarche de protection du granit breton « face à une concurrence internationale à bas prix ».« C’est tout un patrimoine régional et un savoir-faire qui vont être préservés », a souligné Michel André, président de l’Unicem.
L’indication géographique a été remise officiellement à l’association bretonne le 9 février. A travers ce label, elle espère élargir son réseau. « Ce n’est pas un club fermé, il y a de la place pour de futurs opérateurs qui souhaiteraient nous rejoindre (…). Plus nous serons nombreux, plus notre IG aura du poids », avance Christian Corlay.
C’est d’ailleurs grâce à un travail collaboratif que l’association à fédérer le projet d’homologation. « Un des éléments clés de succès dans l’obtention d’une indication géographique est la qualité du dialogue entre les entreprises, conseille-t-il. Nous avons commencé avec un petit noyau de granitiers motivés, certes concurrents, mais convaincus qu’il était préférable d’investir du temps et de l’argent pour valoriser le produit, plutôt que de lutter contre la contrefaçon. »
« Notre souhait était de mettre en place un dispositif crédible, sérieux, mais pas élitiste. Il fallait que cela profite à un maximum d’entreprises, et donc mettre le curseur au bon endroit. »
C'est ainsi que le mouvement a peu à peu été rejoint par de nouveaux granitiers, tous désireux « de devenir eux aussi acteurs de l’avenir de la filière. »
Le Granit Breton L’indication géographique « Granit de Bretagne » couvre le granit extrait de carrières, les enrochements, les produits semi-finis (tranches, produits en cours de finition) et les produits finis (funéraire, voirie, aménagement urbain, bâtiment, produits décoratifs…). Les opérations d’extraction et de fabrication doivent être réalisées dans une aire géographique comprenant les Côtes d’Amor, le Finistère, l’Ille-et-Vilaine, le Morbihan et la commune de Saint-James dans la Manche, selon les procédés décrits dans le cahier des charges. C’est l’association Indication Géographique Granit de Bretagne, qui rassemble à ce jour 22 entreprises (carrières et ateliers de façonnage), qui se voit déléguer la défense et la gestion de l’indication géographique « Granit de Bretagne ». (Source Inpi) |
Rose Colombel
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