Le grand ménage de l'industrie solaire est en marche
Premier fabricant allemand introduit en Bourse (en 1998), Solon a vu son cours chuter de 60%, à environ 40 centimes, suite à l'annonce de sa faillite. Le groupe, qui emploie plus de 800 personnes en Allemagne, en Italie, en France et aux Etats-Unis, espère pouvoir se restructurer à l'issue de ce processus. Il avait cherché à réduire ses coûts et obtenu un délai supplémentaire d'un an pour rembourser 275 millions d'euros de crédit à huit banques, dont la Deutsche Bank.
Rachat par des fonds d'investissement
Seuls quelques acteurs devraient survivre à cette guerre des prix, estiment les industriels. Rien qu'en Allemagne, Q-Cells, Solarworld, Phoenix Solar et Conergy seraient en péril. Q-Cells est déficitaire avec une échéance de dette en février 2012. Solarworld a fermé deux sites et Conergy a été racheté l'an dernier par les fonds Sothic Capital et York. Aux Etats-Unis aussi, trois groupes ont mis la clé sous la porte, dont Solyndra, pourtant soutenu par le gouvernement et de grands fonds privés, ainsi que Evergreen Solar et SpectraWatt. Le leader First Solar a de son côté révisé ses prévisions à la baisse et annoncé des suppressions d'emplois.
Une guerre qui fait rage jusque sur le continent asiatique où de nombreux fabricants ont déjà fermé leurs usines ou déposé le bilan. Outre-Atlantique, on envisage même de taxer les panneaux chinois pour protéger le marché américain. La guerre du solaire ne fait que commencer.
Laurent Perrin (source La Tribune)