Le géant Caterpillar attaqué en justice par la société nordiste TIM
« En un an, le volume qui représentait 65% du chiffre d’affaires a été divisé par 6. Le chiffre d’affaires de TIM a, de ce fait, été divisé par 2 en 12 mois », explique TIM.
La société, qui met en avant l’importance qu’avait Caterpillar dans sa santé (l’américain représentait 50% du CA de la société depuis plus de 30 ans ! ), considère « avoir le statut d'atelier déporté de Caterpillar, au regard de l'importance et de la gouvernance dans la gestion quotidienne de TIM fortement influencée par Caterpillar ».
Caterpillar aurait également « imposé à TIM des investissements importants sans y contribuer financièrement, ainsi que des prix minorés constitutifs d'un déséquilibre significatif ». Autant dire que l’arrêt brutal des commandes a été d’autant plus mal reçu par TIM, qui estime aujourd’hui que Caterpillar « est socialement et financièrement responsable de la situation créée. Selon toutes les jurisprudences en vigueur, une juste contribution de Caterpillar, permettant la poursuite de l'activité de TIM, est tout à fait fondée ».
La société réclame 130 millions d'euros à Caterpillar. TIM, présente dans le Nord, ancien bassin minier très fortement touché par le chômage, comptait 900 salariés au début des années 2010. Ils ne sont plus que 480 aujourd’hui.
Manque de confiance
Naturellement, la réponse de Caterpillar ne s’est pas fait attendre.Le groupe a réagi le jour même, dans un communiqué dans lequel il remet en cause l’efficacité et la fiabilité de la société nordiste, affirmant qu'« au fil des années, TIM a malheureusement eu un historique de défaillances en ce qui concerne ses engagements en matière de qualité, de volumes et de livraisons, et ceci particulièrement depuis le changement de direction de TIM au début de 2014 ». Il a aussi affirmé avoir déjà volé au secours de TIM.
« Ces derniers mois, Caterpillar Sarl et Caterpillar U.K. Ltd. ont offert à TIM une aide exceptionnelle et temporaire, consistant en une contribution financière substantielle et des volumes à un niveau minimal pendant une période de temps allant jusqu'à 24 mois, sous réserve de qualité et de livraisons dans les délais », a ajouté Caterpillar. Selon la firme, cette offre n'a pas reçu de réponse.
Du côté des syndicats, le pessimisme est de mise, et beaucoup s’attendent à voir la société reprise par son propriétaire actuel, Fritzmeier. « Il va créer une ''new co'' (nouvelle société), ne reprendra que la moitié des salariés, et en plus, toutes ses dettes seront effacées, ce qui signifie qu’il n’aura même plus à financer le précédent plan social (123 licenciements). Pour nous, cela est inacceptable », avait affirmé Olivier Lamote, délégué CFDT chez TIM-Quaëdypre.
Pour eux, l’assignation en justice de Caterpillar ne sert qu’à gagner un peu de temps, afin de repousser la décision du tribunal de commerce jusqu’au 15 juillet, date de la fin des négociations avec l'Américain.
F.T (avec AFP)
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