Le Brexit fait flamber les prix de l’immobilier parisien
Hors le Marais, les 6e, 7e et 9e arrondissements, les quartiers familiaux du 8e, 16e, 17e arrondissements, ainsi que Neuilly, sont également très prisés par ces ménages qui ont souvent entre 40 et 50 ans et déjà des enfants : « Leur recherche la plus courante concerne des appartements entre 140 et 180m2 avec un double séjour et 3 chambres » note Charles-Marie Jottras, président du groupe immobilier de luxe Daniel Féau. Au sein du réseau immobilier Barnes, entre 8% et 12% des ventes d’appartements se fait auprès de cette clientèle depuis environ 6 mois.
Une clientèle au fort pouvoir d’achat
« Cette clientèle internationale et de Français de l’étranger arrive avec des références de prix différentes des nôtres » explique Thibault de Saint Vincent, le président de Barnes. La barre des 20 000 euros par m2 a ainsi été franchie dans le 18e arrondissement, à Montmartre, et est montée à 25 000 euros/m2 dans le Marais.
Londres était 2,8 fois plus chère que Paris il y a trois ans et on estime aujourd’hui que la capitale londonienne est toujours 1,8 fois plus chère. Dans le dernier Barnes Global Handbook, qui établit un classement des villes les plus recherchées par les personnes fortunées, « high net worth individuals », Londres a cependant été détrônée de la première place qu’elle occupait depuis 20 ans au profit de New York, immédiatement suivie de Paris. D’après ce même classement, Londres sera sortie du Top 5 en janvier prochain, New York étant elle-même remplacée par Hong-Kong.
Selon le baromètre Barnes, qui se base sur le prix moyen de ses transactions depuis début 2018, le prix moyen du marché haut de gamme à Paris serait de 11 100 euros le m2. Certains « vieux » habitants du Marais sont évidemment ravis de vendre leur appartement entre 15 000 et 20 000 euros, voire 25 000 euros le m2. Mais ils partent souvent habiter aux extrêmes du 11e et du 12e, voire sortent de Paris.
Le président de Barnes craint un phénomène de gentrification : « Cela m’évoque Londres qui était devenue à 60% une ville habitée par les non-Britanniques, toute la classe moyenne ayant été refoulée en 1ere,, 2e et 3e périphéries. A Paris aussi, le grand perdant est la classe moyenne qui ne peut plus se loger dans sa propre ville ».
C.L.
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