Le Bâtiment en pleine sinistrose
Les derniers chiffres publiés par le ministère du Logement font état d'une baisse des mises en chantier de logements neufs de 10,3% sur la période allant de juin à août 2012, comparé à la même période en 2011. Ces mises en chantier, avec 19 813 logements en août, se rapprochent dangereusement des niveaux historiquement bas depuis trente ans. Ce chiffre correspond, tous mois confondus, au point bas depuis 1997.
Les carnets de commandes s'effritent
Les entrepreneurs français du bâtiment, eux, estiment que le climat conjoncturel reste dégradé, avec une situation de l'emploi mal orientée. Les entrepreneurs interrogés par l'Insee ont estimé que leur activité était restée dégradée en septembre et restent pessimistes en ce qui concerne les prochains mois. Les entrepreneurs sont plus qu'en août à considérer les carnets de commandes « largement inférieurs à la normale ». Les capacités de production restent toujours sous-utilisées même si leur taux d'utilisation s'améliore légèrement, tout en restant sous sa moyenne de longue période.
Des pertes massives d’emplois
Dans le même temps, un entrepreneur sur quatre a déclaré rencontrer des obstacles à l'accroissement de son activité, a indiqué l'Insee. Les entrepreneurs sont par ailleurs presque aussi nombreux qu'en août à signaler des baisses de prix. Le solde d'opinion correspondant reste inférieur à sa moyenne de long terme. Pour la FFB, les mauvaises nouvelles s'accumulent. Les chiffres définitifs de l’emploi au premier semestre, y compris intérim, affichent une perte globale de 11 200 postes et dans le même temps, les carnets de commandes et les trésoreries ne cessent de s’effriter.
Beaucoup d'attentes du « Duflot »
Pour la Fédération « plus que jamais, il s’avère indispensable, comme la Fédération Française du Bâtiment le demande depuis de longs mois, que le dispositif appelé à remplacer le Scellier à compter du 1er janvier 2013 soit à la hauteur des besoins ». Dans un tel contexte, une rupture marquée du niveau de l’investissement locatif privé dans le neuf « serait catastrophique ». Deux questions primordiales restent en suspens celle du zonage et celle du « nichage » (prise en compte ou non dans le plafond à venir de 10 000 euros) indique la FFB. Pour elle, « les décisions prises en ce domaine conditionnent en grande partie l’activité et l’emploi dans le secteur du Bâtiment, ainsi que l’accentuation ou non de la crise du logement ».
Bruno Poulard