La rénovation énergétique doit encore répondre à plusieurs défis, selon Ubbink
Vous avez décidé de participer au salon Renodays, qu'attendez-vous d'un tel évènement ?
Herman Galerne : C’est important pour Ubbink, dans la mesure où nous sommes leader dans le raccordement des appareils à condensation, que ce soit dans le neuf mais aussi dans la rénovation. Avec notre nouveau système, le Rolux Multiflex, on a utilisé dans ces services, cette expertise, pour la transposer sur le collectif. Marché où il y a énormément à faire en termes de rénovation énergétique puisque les standards gaz basse température sont assez énergivores.
La solution aujourd’hui pour pouvoir maintenir le gaz avec ces avantages pour ce type de logement, tout en abaissant la facture énergétique des occupants, c'est de passer sur des appareils à très haute performance énergétique, à condensation, mais ce type d'appareil nécessite également d'avoir son raccordement, son évacuation des fumées, un tubage spécifique, qui permettent ce type de rénovation. Donc remplacer un appareil par un autre, c'est possible, c'est même vivement conseillé pour entrer dans le cadre de la réglementation en vigueur, mais aussi pour baisser les factures énergétiques et donc limiter les émissions de gaz à effet de serre.
De notre côté, c'est une démarche vertueuse, c'est-à-dire que la qualité de nos produits permet de raccorder des appareils performants. Et ces appareils performants permettront justement de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en maintenant le gaz, puisque les logements concernés par cette rénovation sont déjà alimentés en gaz.
Quels sont les défis auxquels la rénovation énergétique doit répondre ?
Herman Galerne : Dans le cas d'une copropriété, on peut rencontrer le cas où sur un immeuble de 4 étages, par exemple, la personne qui est située au premier étage a changé sa chaudière l'année dernière. Si on lui demande de changer sa chaudière deux ans plus tard, pour que tout le monde puisse changer sa chaudière en même temps et passer sur un nouveau système, il peut y avoir un point de blocage. C'est à dire que la rénovation c'est ok, mais il faut qu'au niveau des aides financières, il puisse y avoir un accompagnement. C'est déjà le cas avec GrDF, qui propose des choses, il y a également les CEE, MaPrimeRénov, il y a maintenant la norme habitat. Il y a des choses qui sont déjà en place.
Mais tout le monde n'est pas forcément trop informé que ça existe. Chez Ubbink, on n'hésite pas à relayer cette information-là. En tant que qu'industriel et professionnel dans ce domaine, c'est un moyen de permettre au client final d'avoir la solution la plus performante énergétiquement, que ce soit pour leur confort, pas juste le cadre de vie, mais aussi la facture des énergies et puis la pérennité dans le temps, d'avoir un appareil efficace et sûr.
Donc, selon vous, le frein au développement de la rénovation énergétique c'est le manque d'informations ?
Herman Galerne : Il y a un manque d'information encore, mais il y a aussi une communication qui s'est renforcée ces derniers mois de la part de différents organismes. Justement parce qu'ils ont constaté qu'il n'y avait pas tant d'aides financières utilisées par rapport aux rénovations d’une manière générale, qu’il n'y a pas autant de contraintes finalement que de rénovations. C’est en train de s'améliorer !
Comment Ubbink se positionne sur le marché de la rénovation aujourd'hui ?
Herman Galerne : Sur le raccordement individuel, on avait vraiment une forte position, qui correspondait à la tendance marché. Sur le collectif, il nous manquait cette solution (le Rolux Multiflex, ndlr) pour vraiment pouvoir appuyer notre position sur ce marché-là. On avait déjà un système de rénovation des conduits Shunt et Alsace, mais c'était sur un seul conduit collectif, qui permettait de raccorder des chaudières à condensation dites standards.
Avec le Rolux Multiflex, on est sur le raccordement de chaudières à pression adaptée et à haute pression qui permet de réduire le diamètre des conduits pour l'évacuation des fumées et donc de limiter l'encombrement dans le conduit Shunt et de faciliter le fonctionnement de l'ensemble. Je pense que naturellement, on va forcément voir une progression sur ce marché de la rénovation, puisque de toute façon dans le monde du gaz, ça va être la tendance.
Comment les professionnels du BTP peuvent-ils se perfectionner à la rénovation énergétique ?
Herman Galerne : Le point d’entrée c’est l’apprentissage. J’ai déjà eu des échanges intéressants à ce sujet avec la Fédération française du bâtiment (FFB) pour justement proposer du matériel et des éléments qui permettent aux personnes qui souhaitent travailler efficacement dans ce domaine, de pouvoir disposer de tous les éléments. Il y a aussi une reconversion possible de certains installateurs qui étaient plutôt habitués à faire du neuf, qui par la force des choses, vont se réorienter vers la rénovation.
Chez Ubbink, on propose des sessions de formation, au siège, situé près de Nantes, ou directement chez nos partenaires distributeurs ou chez certains installateurs, en fonction de la taille de la structure. Ensuite, on organise régulièrement des sessions de formation à distance, car elles permettent de faire des points techniques et réglementaires et de les sensibiliser sur les enjeux, en touchant un plus grand nombre de personnes. Il nous arrive également d’organiser ces formations lors d’un démarrage chantier, sur chantier.
Tous ces déplacements nous permettent de voir aussi, si ce que l'on pensait performant théoriquement depuis notre bureau, l’est vraiment dans la réalité. En plus de nous permettre de nous conforter dans l’idée que l’on a vu juste, l’installateur peut également nous faire ses retours.
L'ensemble du secteur du bâtiment est-il prêt à faire face à l'enjeu d'efficacité énergétique ?
Herman Galerne : Tout le monde est sensibilisé depuis quelque temps maintenant avec la Réglementation Environnementale 2020, qui succède à la Réglementation Thermique 2012. Tout est dit dans le nom : c’est l’environnement qui a été mis en avant. Il y a des analyses du cycle de vie du bâtiment, d'une manière générale, qui sont prises en considération. Donc ça veut dire que tous les composants doivent aussi pouvoir justifier de ce que ça apportera au bâtiment, avoir une FDES, etc.
Aujourd’hui, je ne vois pas de domaine où cette notion là pourrait être négligée. Que ce soit lors de discussions avec d’autres industriels ou avec certains installateurs avec qui on a eu l’occasion d’échanger sur les derniers salons, ils se tiennent tous prêts. On l'a tous en tête.
On sait qu’on tend vers plus d’efficacité énergétique, c’est vrai en chauffage mais aussi en ventilation. Au-delà de la qualité de l’air intérieur et de la sensibilisation du grand public à cet enjeu, la mise en avant d’une bonne qualité de réseaux semi-rigide pour raccorder les appareils de ventilation de manière efficace et conserver leur performance énergétique est tout aussi essentiel, et c’est là qu’on intervient.
Propos recueillis par Marie Gérald
Photo de une : Herman Galerne