La filière de l’Immobilier et de la Ville se distingue de par son dynamisme. Dans son 4^e Panorama, Real Estate & Urban Employment Monitor place la filière en tête des secteurs industriels français en termes de valeur ajoutée et d’emploi. En 2018, elle représente 11% du PIB national, avec 257,3 mds d’euros de valeur ajoutée, devant l’automobile, la mode et le luxe ou encore la santé. Avec plus de 2,1 millions de femmes et d’hommes en poste, elle est aussi la première filière pourvoyeuse d’emplois. 

L’an dernier, la filière a connu un niveau de croissance plus élevé (+ 2,9%) que celui du PIB national (+ 1,7%), une hausse qui a concerné les huit secteurs qui la composent : + 3,1% pour l’architecture, l’urbanisme et l’aménagement, + 3,9% pour la construction ou encore + 3,6% pour la promotion immobilière. 

Les investissements restent importants (23,8 md€ les 9 premiers mois de 2019, soit + 21% en volume par rapport à la même période l’année précédente) et les créations d’emplois se maintiennent à un niveau élevé (+ 43 000 entre 2017 et 2018). 

A noter cependant que des « premiers signes de contraction » sont apparus notamment dans l’immobilier résidentiel (- 4,1% de logements mis en chantier). La croissance est ainsi en baisse de 0,4 points par rapport à celle enregistrée en 2017. 

Une filière qui transforme entreprises et territoires en profondeur

Le Panorama, réalisée par EY, la Fondation Palladio et Business Immo, en partenariat avec 32 fédérations et organisations professionnelles, revient aussi sur la capacité de la filière de l’Immobilier et de la Ville, de transformer les entreprises et les territoires. « L’immobilier constitue un levier pour maîtriser et réduire les coûts, via une optimisation du parc, de sa gestion et de son entretien. Il participe également à renforcer l’attractivité des entreprises pour les talents ainsi qu’à favoriser la productivité de ces derniers », soulignent Marc Lhermitte, Partner Ernst & Young Advisory, et Christophe Lasnier, Senior Manager Ernst & Young Advisory. 

Il contribue également à la transformation des entreprises via le BIM notamment ou encore le suivi du patrimoine immobilier via des méthodes big data et analytics, poursuivent-ils. Pour les territoires, l’immobilier « est source de transformation puisqu’il accompagne le phénomène de métropolisation ». Les acteurs de la filière imaginent, accompagnent et réinventent les pratiques « pour concevoir, construire, financer et gérer les bâtiments qui font la ville ». 

Des défis qui obligent la filière à s’adapter 

Les défis que doit relever la filière restent nombreux : « produire des logements, des espaces de travail et de loisirs en adéquation avec les usages ; produire des bâtiments plus réversibles ». L’étude cite également la rareté du foncier qui entraine une augmentation du prix des biens et limite l’ampleur de la construction neuve. « Dans le même temps, les aménageurs et gestionnaires du foncier sont soumis à de nouvelles contraintes et réglementations », précise l’étude, se référant notamment à l’objectif zéro artificialisation nette fixé dans le cadre du plan de biodiversité. 

Les dirigeants d’entreprise identifient leurs défis selon 4 dimensions : 

• Citoyen-client : les « clients » de la filière sont plus exigeants à l’égard des projets immobiliers, des attentes qui concernent notamment la responsabilité sociale et environnementale ;
• Compétitivité : les dirigeants estiment nécessaire de renforcer les investissements dans l’innovation afin de capter de nouvelles sources de croissance plus durables ;
• Complexité : la complexité des projets « impose un décloisonnement des acteurs de la filière ». 65% des dirigeants estiment que la coopération entre les secteurs s’est renforcée ;
• Climat : le secteur est marqué par la transition écologique (enjeux climat/énergie/carbone). 29% des interrogés considèrent que la filière s’est « beaucoup adaptée » à ces enjeux. 

Quelles perspectives pour les années à venir ? 

84% des dirigeants se déclarent optimistes sur les perspectives économiques 2020. Parmi eux, les acteurs des secteurs de l’Investissement et financement (94%) et de la Commercialisation (89%) sont les plus confiants. Les acteurs de la construction (72%) et de l’architecture (68%) sont plus mesurés. 

L’optimisme se doit à la perspective de nouveaux projets dans l’immobilier d’entreprise, la dynamique portée par des projets tels que le Grand Paris ou encore les Jeux Olympiques de 2024 ou encore le déploiement de programmes « plus complexes » qui appellent au développement de nouvelles offres et produits du fait des nouveaux usages, normes environnementales, etc. 

Parmi les facteurs de risque, ils évoquent les élections municipales, les doutes sur l’évolution des taux d’intérêt, les incertitudes liées au Brexit ou encore la hausse des coûts de construction.

R.C
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