La FFB confirme le retour de la croissance pour 2016
Bonne progression dans le neuf
Le logement neuf progresse grâce aux fortes ventes dans le secteur privé, puisqu’elles s’établissent à + 13% dans l’individuel diffus, à fin avril 2016 et à 15,2% dans la promotion immobilière. La FFB prévoit environ 380 000 logements mis en chantier en 2016, soit une hausse de 10%. Cela ne nous amène pas aux 500 000 logements nécessaires, mais c’est un niveau bien meilleur que 2015.
Le non-résidentiel tire aussi son épingle du jeu puisque les surfaces autorisées et commencées s’inscrivent respectivement en hausse de 15% et 10%, alors que les prévisions FFB de décembre 2015 pour 2016 tablaient sur un recul de 1% à 2% des surfaces mises en chantier.
La rénovation toujours à la peine
Sur le marché de l’amélioration-entretien, ni l’essor des ventes dans l’ancien ni les mesures en faveur de la transition énergétique ne parviennent à véritablement redynamiser le marché. Sur ce marché, le facteur déclenchant est la confiance que les acteurs économiques, particuliers ou entreprises, mettent dans l’avenir. Et on voit bien que cette confiance n’est pas encore de retour. Par ailleurs, l’échéance du 31 décembre 2016, date d’arrêt théorique du CITE (Crédit d’Impôt Transition Énergétique), ne rassure pas les maîtres d’ouvrage. Dans l’immédiat, la FFB demande toujours, principalement en zone C, l’extension de ce dispositif aux résidences secondaires.
Les marchés publics ne décollent pas
Concernant la commande publique, la FFB se félicite que les élus, dans leur ensemble, aient fait l’effort de comprimer l’augmentation de leurs dépenses de fonctionnement. Toutefois il faut constater que, trop souvent, l’investissement a servi de variable d’ajustement. Et Jacques Chanut ajoute « L’impact pour le moins discret, pour ne pas dire nul, dans notre secteur mais pas seulement, du plan Junker atteste des difficultés des initiatives européennes à trouver leur traduction rapide et concrète en termes de croissance. »
L’emploi et l’appareil de production restent encore faibles
L’effectif salarié est en recul de 10 500 équivalents temps plein, soit une baisse de – 0,9%. Sur la période de la crise, les entreprises ont connu une perte d’activité de 21% mais ont « limité » les réductions d’emploi de 11%. Cela crée, de fait, une situation de sureffectif, qui laisse présager que, malgré la reprise, l’emploi restera malheureusement stable en 2016. Seul l’emploi intérimaire pourrait progresser, mais avec le risque que cela favorise les travailleurs détachés, facteur de distorsion de concurrence entre les entreprises.
Le compte pénibilité décalé d’un an ?
Jacques Chanut a insisté sur les difficultés à définir le référentiel du compte pénibilité pour le bâtiment. Contrairement à l’industrie où les postes et leur environnement sont stables, le secteur du bâtiment se caractérise par une grande diversité de situations. Et la présence simultanée de plusieurs corps de métier sur un même chantier peut créer des conditions d’environnement très différentes.
« Devant une telle complexité qui demeure, nous prenons note de l’instruction ministérielle publiée la semaine dernière annonçant que les entreprises n’auront aucune déclaration à faire avant début 2017 et pourront modifier leur déclaration jusqu’en septembre 2017. Cette modification, si elle joue en faveur du salarié, pourra d’ailleurs intervenir pendant trois ans, soit jusqu’en 2019. Il n’y a donc pas lieu de se précipiter parce que nous allons bientôt être le 1er juillet 2016, date d’entrée en vigueur des six derniers facteurs de pénibilité, qui concernent pleinement notre secteur. Nous travaillons au référentiel de branche mais, parce qu’il nous faut du temps, nous réitérons notre demande d’un report d’un an de l’entrée en vigueur du dispositif. » nous dit Jacques Chanut.
En conclusion, le Brexit
La sortie du Royaume Uni de l’Europe, à la suite du récent référendum, alimente toutes les conversations. Mais quelles conséquences cela pourrait-il avoir sur le bâtiment en France ?
Laissons la conclusion à Jacques Chanut : «La seule certitude aujourd’hui se résume en une volatilité néfaste à l’économie, à la croissance et donc à notre secteur d’activité. Que dire de plus ? Rien ! Sauf que la matière première du Bâtiment reste la confiance. Sans confiance, difficile de faire des choix d’investissement importants. »
Comme aurait dit Blake à Mortimer, avec son flegme tout britannique « Brexit, wait and see ! »
Régis Bourdot