La fédération Cinov émet ses propositions pour la relance du BTP
La Fédération Cinov, qui représente les métiers de la prestation de services intellectuels du conseil, de l’ingénierie et du numérique, publie elle aussi ses recommandations et ses propositions pour soutenir le secteur du BTP en difficultés. Ces propositions pour aider à la relance prennent aujourd’hui une ampleur capitale car le gouvernement mise sur le BTP - et notamment sur la rénovation énergétique - pour que l’hexagone retrouve sa santé économique.
Outre la création d'un fonds d’aide pour les entreprises de maîtres d’ouvrage et d’AMO à la trésorerie fragilisée, la fédération propose principalement une « task force », dont « l’objectif serait de faire adhérer et de mobiliser tous les acteurs de la filière autour d’un projet commun et faciliter la prise de décision puis d’accompagner la mise en oeuvre de différentes mesures ». Concrètement, cette force d’intervention permettrait d’accélérer les mesures et les transitions du secteur pour l’environnement, l’énergie et le numérique : « Avec cette task force représentative de la filière, nous pourrons mettre en œuvre plusieurs grandes idées ambitieuses autour des impacts sociaux et environnementaux du bâtiment et des infrastructures.Nous souhaitons notamment définir et mettre en place un agenda de la transition écologique du secteur, recourir massivement à la finance responsable, investir dans les infrastructures durables et concevoir un aménagement urbain durable et désirable pour penser le logement autrement et réussir, enfin, sa rénovation » explique Frédéric Lafage, président de la fédération Cinov.
Les 5 cavaliers de la relance
En complément de cette task force, la fédération Cinov souhaiterait une reprise axée autour de 4 actions fortes. La première d’entre elles est la réussite de la transition écologique du secteur, en appliquant de façon progressive les nouvelles réglementations, dont la future RE2020, et en la complétant par dés référentiels existants, ce qui permettrait de créer des obligations de résultats pour tous les bâtiments. Cette action passe aussi par l’accompagnement de la maîtrise d’ouvrage, par des formations aux enjeux environnementaux, ainsi que par le développement et le recours à la finance responsable (labels Greenfin ou ISR).
La reprise de l’activité doit également se faire par l’investissement dans les infrastructures durables selon la fédération. Cela s’illustre notamment par l’élaboration d’un programme quinquennal de renouvellement des réseaux d’eau et d’assainissement, de maintenance et d’entretien des infrastructures routières. Les investissements dans les infrastructures pour des projets à forte performance environnementale doivent être priorisés et soumis à des évaluations régulières. La fédération Cinov explique également l’importance de « penser le logement autrement et réussir, enfin, sa rénovation ». Cette nouvelle vision du logement doit s’esquisser en débloquant des aides à la réalisation de rénovations globales et performantes des copropriétés en une seule fois (c’est-à-dire des primes et la baisse de taxes foncières sur la durée de l’amortissement). De plus, la fédération propose la création d’un dispositif MaPrimeRénov’Copro, pour rendre attractif la rénovation des copropriétés grâce à un soutien financier.
Le dernier point abordé pour la reprise est la conception d’un « aménagement urbain durable et désirable », grâce à la création d’un plan de mobilité douce à intégrer au PLU, mettant l’accent sur les lieux de vie commune comme les espaces publics, les lieux culturels et des loisirs, les écoles et les commerces. En faisant de la qualité de l’air et de la biodiversité des priorités nationales avec la création d’objectifs ambitieux et concrets. Enfin la conception de cet aménagement durable doit être rendue plus simple par le développement de référentiels, de méthodes mais aussi d’outils adaptés à ces aménagements. Ces outils doivent être facilement utilisables par les différents acteurs concernés (les collectivités, les aménageurs, les promoteurs, les AMO, les entreprises etc.).
En allant dans le sens du gouvernement et en facilitant la transition numérique, environnementale et de l’énergie, le secteur du BTP pourrait non seulement se relever plus vite que prévu, mais aussi soutenir bon nombre de secteurs transverses, dépendant de ces milieux, dans la reprise économique.
J.B
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