La construction métallique confirme son dynamisme en 2017
Après un exercice 2016 clôturant à 697 000 tonnes d’acier usiné, le marché a progressé en 2017 de + 5,49% avec quelque 716 000 tonnes. Ce dynamisme concerne aussi bien le marché intérieur que l’export (+ 11%) avec un chiffre d’affaires s’élevant à 3,6 milliards d’euros (+ 10%).
Le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF) souligne cependant que le secteur est « fortement perturbé sur les grands marchés, par une concurrence internationale. Globalement, la hausse du chiffre d’affaires de la profession, n’est pas le reflet d’une rentabilité retrouvée pour les entreprises car depuis janvier 2017, la hausse des prix de l’acier a été de + 20% ».
Une activité en hausse pour chacun des secteurs d’activité
Concernant les carnets de commande, les entreprises adhérentes au SCMF affichent près de 5 mois d’activité, voire même plus de 12 mois sur certains secteurs comme les ouvrages d’art, précise le syndicat.Les bâtiments industriels mènent la danse et représentent 56,23% de l’activité. Viennent ensuite les centres commerciaux et bâtiments d’activité (23,05%), les autres ouvrages (14,3%), les ponts et passerelles (4,86%) et enfin les pylônes (1,56%).
Le taux d’utilisation des capacités de production « s’avère supérieur à 80 ». Le syndicat indique « qu’une fois ce taux franchi, il a toujours été constaté un accroissement très net des investissements des entreprises manufacturières notamment en construction de bâtiments industriels ».
Quelles ambitions pour 2018 ?
Selon Roger Briand, président du SCMF, « le volume de l’activité pour 2018 demeure en progression (…). Les effets des constructions lancées dans le cadre du Grand Paris et les Jeux Olympiques de 2024 commencent à porter leurs fruits, notamment pour la construction de ponts et de passerelles. La commande publique liée à ces marchés devrait prendre de l’importance dans les années à venir et soutenir l’activité ».Roger Briand regrette que la construction métallique ne soit pas toujours prioritaire lorsqu’il s’agit de grands projets : « Le plus souvent les architectes, qui conceptualisent et étudient ces dossiers, ne disposent pas d’une approche spontanée de la construction métallique. Peu d’entre eux ont développé une « culture du métal », ils connaissent moins les atouts de l’acier en comparaison aux autres matériaux ».
Autre constat : « Ces grands projets sont très souvent confiés à des Entreprises Générales et lorsque le choix d’une structure métallique est proposé, ces marchés échappent le plus souvent aux constructeurs métalliques français au profit de constructeurs étrangers à moindre coût ».
Roger Briand ajoute : « Il est important pour notre profession que les appels d’offres publics favorisent l’allotissement comme le préconise le code des marchés publics. Il ne faudrait pas que cette excellence française disparaisse ».
Développement durable, rénovation, formations… Les axes prioritaires du syndicat
2018 sera en outre l’occasion pour le syndicat d’inscrire la filière dans le concept de développement durable et d’économie circulaire en privilégiant les circuits courts. Une réflexion sera menée sur la densité urbaine et la réhabilitation.Il s’agira également de répondre aux problématiques de recrutement. Le SCMF précise en effet que la pénurie de main d’œuvre et les difficultés de recrutement « freinent la croissance de l’activité ». Les besoins en recrutement sont estimés à plus de 3 000 personnes.
Dans ce contexte, le syndicat a lancé un appel à l’ensemble des conseils régionaux, aux AFPA, CFA, GRETA, lycées, etc. « pour démultiplier les classes de formation aux métiers de la construction métallique avec des profils allant de la conception au process et mise en œuvre : soudeurs, opérateurs, assembleurs, projeteurs, chargés d’affaires, ingénieurs en bureau d’étude, ingénieur soudeur, etc. ».
R.C
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