La construction, branche importante de la filière bois
En mars 2016, un partenariat public-privé était lancé par France-Bois Forêt, le Codifab, France Bois Industries entreprises, avec les ministères de l’Agriculture, de la Transition énergétique, de la Cohésion des Territoires et de l’Economie pour mettre en place une première veille économique mutualisée (VEM) permettant de déterminer le poids économique et de renforcer la compétitivité de la filière bois.
Autre objectif : mettre à disposition de la filière bois-forêt les données économiques de chaque branche, alors que 57 ont été identifiées.
Près de quatre ans plus tard, un premier rapport a été rendu par Eric Toppan, coordinateur de cette veille économique mutualisée (VME), ce mardi 14 janvier.
L’importance de la construction dans la filière bois-forêt
Les conclusions du rapport soulignent l’importance du secteur bois-forêt dans l’économie française, estimant sa valeur ajoutée à 24,9 milliards d’euros, soit 11,1 % du PIB en 2017.
Les résultats de la VME montrent notamment que la construction représente la moitié de la valeur ajoutée et la moitié de l’emploi de la filière. Pour Eric Toppan, son coordinateur, il faut cependant accroître l’utilisation et la part du bois dans la construction. « On est à 10 % de la part de marché pour les maisons en bois, et à environ 6 % pour l’ensemble du collectif », souligne-t-il.
Point positif concernant le marché intérieur du bois lamellé-croisé, essentiel pour la construction d’immeubles de grande hauteur, qui serait aujourd’hui fourni à hauteur de 10 à 15 % par des usines françaises.
La France à la traîne sur le nombre d’emplois et l’export
Autre information : le nombre d’emplois. Selon le rapport, la filière concentre 378 000 emplois directs, soit 1,4 % de la population active et l’équivalent de 12,4 % des emplois industriels français. Mais ces emplois sont trois fois moins nombreux qu’en Allemagne, alors que la France dispose pourtant de plus de forêts, avec 17 millions d’hectares, contre 10 millions pour l’Allemagne.
Le rapport constate également que l’industrie du bois est davantage tournée vers la satisfaction du marché intérieur, et peut donc mieux faire côté export.
« Il faut conquérir des parts de marché à l'export », souligne Eric Toppan, mettant en avant « le design français » et « le savoir-faire français », notamment en matière d'ameublement, avec « des entreprises d'ores et déjà bien positionnées depuis deux, trois ans », ou « des marchés balbutiants, comme la chimie verte ».
C.L.
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