La centrale à béton de Holcim aux Batignolles est opérationnelle
Au coeur de l'éco-quartier de la ZAC Clichy-Batignolles, les quatre silos à ciment de la nouvelle centrale à béton de Holcim ne passent pas inaperçus. Fruit de neuf ans d'études, et d'un an de travaux, en concertation avec les différentes parties prenantes (Paris Batignolles Aménagement, les Architectes des Bâtiments de France, SNCF, RFF, la Ville de Paris, Cabinet Grether), cette centrale a été présentée à la presse ce mercredi, en présence de Gérard Letellier, président de Holcim France.
Pas peu fier de son nouvel équipement, le président de l'entreprise s'est réjouit de « cette unité industrielle qui montre que la mixité en ville est possible, que c'est même le futur », tout en approuvant la présence de Holcim « au sein d'un marché dynamique en Île-de-France ».
En effet, la centrale à béton a été conçues pour répondre aux besoins de constructions immédiats, à moyen et long terme de la ville de Paris, notamment dans cet éco-quartier Clichy-Batignolles de 40 hectares, en pleine restructuration.
10 000 m3 de béton par mois
Dans la pratique, l'approvisionnement de la centrale en granulat se fait par voie ferrée, une première en Île-de-France. « Nous pouvons nous faire livrer de 1 300 à 1 400 tonnes de granulats par train alors que la livraison est de 30 tonnes par camion. C'est une économie non négligeable de 7 000 à 10 000 rotations camions par an », souligne Xavier Barth, directeur des régions Île-de-France et Normandie chez Holcim.
Les trémies de stockage des granulats ont une capacité totale de 3000 tonnes. Les quatre silos à ciment, d'une capacité globale d'environ 500 tonnes, compartimentés pour certains, permettent de recevoir 6 qualités de liants différents. Sept cuves servent également à stocker 17 000 litres d'adjuvants, composants essentiels dans la formulation du béton.
Enfin, la tour à granulats, alignée sur les silos à ciment, culmine à 23 mètres de hauteur. Elle permet un stockage de 400 tonnes répartis en 8 cellules et alimente par gravité deux malaxeurs. Ces malaxeurs, l'un de 2m3 (pour les bétons spéciaux) et l'autre de 4m3 (le plus gros malaxeur d'Holcim en France), permettent d'obtenir un béton fluide et homogène en 55 secondes.
« Plus de 400 formules de béton, allant jusqu'à l'imitation bois ou parquet sont possibles », précise Florian Lebrun, responsable de la production ouest Ile-de-France.
Démarrée le 18 octobre dernier, la production peut atteindre 1000 m3 par jour. « Une centrale produit généralement 20 000 m3 de béton par an. Sur ce site, nous pouvons atteindre 10 000 m3 par mois », détaille Xavier Barth. Pour l'instant, le record de la centrale de Clichy-Batignolles s'établit à 863 m3 en février, « mais la production dépend bien sûr des commandes, souvent effectuées la veille car le béton est un produit frais qui doit être utilisé dans les deux heures », rappelle Florian Lebrun.
Les chantiers à venir
Le site se veut également éco-responsable. Des efforts ont notamment été faits en termes de nuisances sonores avec le bardage et le capotage des installations, la mise en place de filtres à poussière à grande surface de filtration sur les silos à ciment, et de rehausse sur les trémies de stockage. Les eaux, utilisées tout au long du process, que ce soit pour la fabrication du béton ou le lavage des camions, sont recyclées et réutilisés. Une recycleuse permet même de traiter les bétons non consommés et encore frais pour récupérer des matériaux (sables et graviers) et les réutiliser.
Grâce à ce nouvel outil de production, Holcim espère séduire les différents acteurs pour les chantiers à venir sur la ZAC de Batignolles et sur la région Île-de-France. Le président de Holcim France, Gérard Letellier, a évoqué « des discussions très avancées avec Bouygues » pour le chantier du futur Palais de Justice. Mais l'entreprise souhaite également se positionner sur le projet de la DRPJ, opéré par Vinci. La prolongation de la ligne 14 du métro porté par Eiffage, pourrait également faire partie de ses futurs contrats.
En revanche, le président d'Holcim n'a pas souhaité s'exprimer sur le projet de fusion entre Holcim et Lafarge. Mais « les temps sont prometteurs », a assuré Gérard Letellier.
Claire Thibault