L’approche « EnergieSprong » déployée en France
Comment l’atteindre ? La réponse vient peut-être des Pays-Bas qui, depuis 4 ans, ont déployé une approche « globale et innovante » appelée « EnergieSprong ». La méthodologie permet de massifier la rénovation énergétique à un niveau zéro énergie, dans le secteur du logement social. L’idée étant de pré-industrialiser ces rénovations, sans néanmoins les uniformiser, pour en alléger les coûts et en améliorer la qualité.
A ce jour, 1 000 rénovations énergétiques répondant aux exigences EnergieSprong ont déjà été livrées aux Pays-Bas, 10 000 ont été contractualisées et 100 000 supplémentaires sont en cours de négociation.
« EnergieSprong » investit le marché français
GreenFlex, le CSTB, l’Union sociale pour l’habitat et le pôle Fibres Energivie ont annoncé ce jour la mise en œuvre de l’approche « EnergieSprong » en France. Baptisé « Transition Zéro », le projet est financé par la Commission Européenne dans le cadre du programme européen pour la Recherche et l’Innovation Horizon 2020.« L’ambition d’EnergieSprong est d’engager un véritable changement d’échelle de la rénovation énergétique des logements, en alignant les intérêts des acteurs de tout l’écosystème », précise Sébastien Delpont, directeur associé GreenFlex, en charge de la démarche « EnergieSprong » en France.
Il s’agira avant tout de convaincre les occupants, bailleurs, autorités, financeurs et fournisseurs de solutions, de l’efficacité de la démarche. Pour ce faire, l’approche « EnergieSprong » compte sur un cahier des charges exigeant pour ces rénovations :
- Garantir une consommation énergétique nette nulle sur 30 ans grâce à une meilleure efficacité énergétique et à la production locale d’énergie renouvelable,
- Financer le surinvestissement à 100% par les économies réalisées sur 30 ans, via des prêts ou un tiers-financement parapublic,
- Réaliser les travaux en une semaine et en site occupé via l’utilisation d’éléments préfabriqués de haute qualité,
- Rendre les logements plus attractifs, plus confortables et plus beaux en associant les occupants aux choix esthétiques et intégrant le réfection des cuisines et/ou salle de bain au programme des travaux.
Une démarche collaborative
Déclencher des gains significatifs de qualité et de coût passera également par un travail collaboratif, le déploiement de méthodes nouvelles et une utilisation renforcée d’outils numériques.Parmi ces innovations, les méthodes de mesure de l’efficacité énergétique réelle des bâtiments sont au cœur du projet et s’appuient sur l’expertise du CSTB.
« Vérifier que les performances promises sont au rendez-vous est essentiel dans le projet pour objectiver le résultat des travaux et soutenir la confiance des acteurs dans une démarche collective à grande échelle. Les méthodes du CSTB, ISABELE et REPERE, permettent d’obtenir des indicateurs fiables au service de la garantie de performance », déclare Jean-Christophe Visier, directeur Energie Environnement du CSTB.
Une dizaine d’entreprises et de bailleurs sociaux précurseurs ont déjà manifesté leur intérêt pour le projet, et pour tester l’approche sur des projets pilotes. Pour Christophe Boucaux, Directeur de la Maitrise d’ouvrage et des Politiques patrimoniales à l’Union sociale pour l’habitat, « EnergieSprong vise à optimiser le modèle économique de la rénovation énergétique au bénéfice des locataires et des bailleurs. C’est en cela, justement, que réside l’intérêt majeur de cette initiative et la raison pour laquelle des bailleurs sociaux se sont engagés. »
Lancé cette année, le projet a pour objectif de contractualiser 5 000 rénovations énergétiques de logements sociaux en France d’ici trois ans.
R.C
Photo de une : ©Frank Hanswijk - EnergieSprong