L’année 2023 n’a pas été glorieuse pour le marché de la salle de bains
Au regard des différents marchés connexes au marché de l’habitat, la salle de bains n’a fait que suivre une tendance générale, puisque pour tous les marchés liés à ce dernier, on observe une tendance à la baisse.
À l’occasion de la 8ème édition des États Généraux de la salle de bains, organisée par l’Afisb (Association française des industries de la salle de bain) et son partenaire Coédis, les professionnels du secteur se sont réunis pour dévoiler les chiffres du marché pour l’année passée. 2023 ne restera pas dans les annales, et la crise du logement actuelle ne laisse pas présager d’une éventuelle éclaircie en 2024.
L’année passée, le marché de la salle de bains s’élevait à deux milliards d’euros. Par rapport à 2022, marquée par une forte reprise de l’activité au sortir de la pandémie, le marché a accusé une baisse de -5,7 %. Des chiffres qui s’expliquent notamment par la situation du marché de l’immobilier, que ce soit pour le neuf ou l’ancien.
Une baisse qui s’explique de plusieurs façons
Pour le marché du neuf, par exemple, « avec -22 % de mise en chantier et -24 % d’autorisation en 2023, on a vraiment eu un très fort freinage qui est venu affecter tout ce qui est produit sur des installations de salle de bains », comme l’explique Juliette Lauzac, chargée d’études Add Power.
Le moral des Français a également été grandement affecté par le contexte économique actuel, avec un indice de confiance des ménages qui se dégrade depuis 2022. On parle ici de leur capacité à se projeter dans des investissements. « Un projet de type réfection de salle de bains entre totalement dans ce cadre », souligne Mme Lauzac. On a du côté des consommateurs une grande frilosité, qui se traduit par une baisse du nombre de projets de rénovation.
Autre explication aux résultats délicats du marché de la salle de bains en 2023, le fléchage des besoins concernant l’habitat par rapport au type de projet. « On a eu vraiment eu pour 2022-2023 un fléchage très net sur les projets à dominance énergétique », dévoile Juliette Lauzac.
Le renchérissement des coûts de l’énergie et la forte médiatisation sur ce sujet ont nourri l’appréhension des ménages sur leur capacité à se chauffer correctement par rapport au budget dont ils disposent. Résultat, beaucoup de projets se sont orientés vers la rénovation thermique, au détriment de projets liés à la salle de bains.
Des disparités observées selon les types de produits
Quand on segmente le marché, on observe des disparités selon les types de produits de la salle de bains. La robinetterie, premier segment du marché (33 %), représente 635 millions d’euros du chiffre d’affaires. En 2023, ce sont 13 millions de pièces qui ont été vendues. Un chiffre qui s’explique aussi par un prix moyen des produits beaucoup moins élevé. Son évolution par rapport à 2023 est de -6 % en valeur et de -11 % en volume.
On peut également observer un déclin du marché de l’espace bain, avec 3 % de part de marché en 2023, 57 millions d’euros de CA et seulement 400 000 pièces. Un déclin qui profite à l’espace douche, qui représente 21 % du marché et 413 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une tendance qui se traduit par un changement des usages mais aussi par une montée en gamme au niveau des produits de la douche.
Jérémy Leduc
Photo de Une : Adobe Stock