L'activité du bâtiment plie en 2010 mais ne rompt pas
A l'occasion d'une conférence de presse, le président de la Fédération française du Bâtiment, Didier Ridoret, a commenté le 15 décembre dernier, la conjoncture 2010 avec un certains optimisme, même si la santé financière de ses adhérents inquiète vivement le président de la FFB. La fédération à donc retenu pour le bâtiment un recul de l’activité de 3,4% en 2010, hors effet prix, avec ‑6,1% dans le neuf et ‑1,2% pour l’amélioration-entretien. Ce dernier segment de marché a probablement été pénalisé par la très forte diminution des transactions dans l’ancien observée en 2008 et 2009, alors que c’est à la suite de telles acquisitions que réside la principale occasion de réaliser des travaux importants. Conséquence de cette modération du recul de l’activité d’ensemble, « la perte d’emplois se limiterait, en moyenne annuelle, à 15 000 postes au total, avec une reprise de l’intérim (+6000 équivalents temps plein) et une baisse mesurée (-21 000) des effectifs salariés » indique Didier Ridoret.
La trésorerie des entreprises au plus mal
Mais la santé financière des adhérents est un vrai problème pour le président de la FFB, sans toutefois préciser le nombre d'entreprises concernées. Le recul actuel de l’activité et la volonté de préserver l’emploi de la part des entreprises ne sont supportables que parce que celles-ci puisent dans leurs réserves. « Cela ne peut durer » précise-t-il. En cause, les dispositions passées et à venir de la trop fameuse LME. « Les entreprises adhérentes payent plus vite, donc mieux leurs fournisseurs, mais il n'en va pas de même pour nos clients » estime le président. Ainsi, la fédération a décidé de mener des actions sur le terrain de sensibilisation envers les donneurs d’ordre (dont les appels d'offre oublient trop souvent les exigences de la LME), chantier par chantier si cela s'avère nécessaire.
Quant à l’avenir, l’amélioration perceptible depuis l’été du volume des commandes se traduira par une reprise d’activité de 2,2% au cours de l’année 2011, hors effet prix là encore. « C’est du moins l’image qui se dessine pour l’ensemble du territoire, hors choc économique ou financier violent » précise Didier Ridoret. La tendance doit, bien évidemment, être nuancée selon les régions et/ou les métiers, car il existe entre les territoires une très grande diversité de situation.
Reprise des forces en 2011
Trois marchés seraient moteurs de cette évolution indique la FFB. L’effort d’investissement du secteur HLM, qui résulte des différents plans mis en place (Plan national de rénovation urbaine, Plan de cohésion sociale, puis Plan de relance) en fait partie. Les HLM totalisent près de 100 000 logements mis-en-chantier en 2010. Le logement neuf privé est aussi une source d'espoirs en 2011. Il générerait pour les entreprises une hausse de l’activité prévue proche de 10 %, compte tenu notamment des larges espoirs portant sur l’accession à la propriété avec l’introduction du PTZ+ et de la préservation du dispositif Scellier. Enfin, la FFB compte sur les Pouvoirs Publics pour ne pas casser la dynamique encore fragile de l’amélioration-entretien. La montée en régime, lente mais irréversible, des préoccupations d’économie d’énergie et de développement durable, fruits du Grenelle de l’environnement sont indispensables à la reprise de l'activité.
Bruno Poulard