Interview de Cédric Signori, directeur du réseau Domireva
Domireva existe depuis 2008 en tant que réseau. Il a été créé en 2007 par Nicolas Daumont, le créateur de Illico Travaux. Avec notre réflexion sur les entreprises du bâtiments avec lesquelles nous travaillons depuis 2000, nous voyons de très bons techniciens mais qui, malgré une très bonne technique et une bonne activité, n’arrivent pas forcément à rendre leur activité profitable.
De quel besoin est né le concept de réseau franchisé ?
Il nait de possibilités restreintes : on passe plus de temps en production , moins en gestion et en management et vente. Auparavant nous utilisions le principe de courtier en travaux. En parallèle à Illico Travaux, nous sommes arrivé à cette réflexion. Nous connaissons la demande du client, qui est obligé de faire des efforts commerciaux pour que l’offre réponde à la demande. En 2008 nous avons crée le réseau Domireva, le lancement un stand au Salon de la Franchise. Nous avons commencé à éprouver nos méthodes avec la reprise d’entreprise. L'idée était de reprendre des entreprises du bâtiment et de les transformer pour les rendre efficace et rentable. Nous proposions ainsi aux repreneurs une aide à la recherche d’entreprise, au choix de celle-ci, puis un accompagnement pour la transformation. Mais une reprise d’entreprise est très longue : il faut déjà en trouver une, nous ne sommes pas dans cette dynamique-là. Des artisans nous ayant contactés pour utiliser nos méthodes, nous avons vu là un besoin et une solution à leur apporter. C’est pourquoi, nous avons ouvert notre concept aux artisans, et pour amener un service de proximité, nous avons créé le poste de City Master, qui a la charge de développer le réseau avec les indépendants de sa ville.
Pour une entreprise, qu’a-t-elle à gagner et à perdre en vous rejoignant ?
Nous leur proposons de changer leurs méthodes de vente, achat, gestion et management : soit quatre pilliers déclinés en 15 points, pour un plan d'une soixantaine d’actions. Ce que nous leur apportons : arriver à être prévisible, trouver du contact, avoir un taux de concrétisation supérieur à la normale, motiver la force de production.. devenir efficace et rentable. L’entreprise n’à rien à perdre, elle à tout a gagner, s’il devait se séparer d’une chose, ce serait peut être d’une part de son identité visuelle actuelle puisqu’il va passer sous enseigne et endosser les couleurs de l’enseigne commerciale DOMIREVA.
Comment abordez-vous les entreprises pour les convaincre ?
On leur pose la question suivante : "quel est votre projet, pour votre entreprise, dans les 10 années à venir ?" Et on s’aperçoit qu’ils n’ont pas cette vision à long terme. Lorsqu'on juge leurs besoins, ce n’est pas inatteignable. Il faut sortir du travail manuel, mener les chantiers, avoir une plus grosse équipe. Certains ont atteint 12 salariés mais sont redescendus à cause de trop d’embêtements parce qu’ils l’ont fait avec leurs moyens. Notre mission consiste à leur proposer des finalités d’objectifs et à les atteindre, en trois ans par exemple.
Qu’apporte le réseau à l'entreprise franchisée, au quotidien ?
Le réseau lui permet d'obtenir une satisfaction client pour son activité et la marque Domireva. Nous leur apportons un book, une organisation et une présentation. Le béaba, c'est répondre aux appels clients, être capable de faire une offre propre (devis informatique) qui soit rentable (par affaire, en fonction des charges) ; savoir si on peut tenir les délais et connaître la marge de retard possible. De plus, nous faisons des constats régulièrement pour pouvoir "recadrer" l'entreprise. Nous retournons sur le terrain avec des corrections. Travailler avec un expert comptable pour obtenir des tableaux de bord mensuels permet à l’artisan franchisé de voir sa progression.
A quelle hauteur les ouvriers sont-ils intéressés par la réussite ?
Nous avons créé un système de prime qui permet à l’ouvrier de gagner plus que ce qu’il gagnait avant. Le comité d’entreprise lui permet d’avoir ce qu’il n'avait pas dans la petite entrepise du batiment. On sait que c'est un travail difficile et les salaires ne sont pas mirobolants. Nous voulons ainsi fidéliser les employés, et qu’ils s’impliquent sur le chantier pour tenir les délais et la fabrication. De même, le gérant va plus que d’habitude préparer le projet : il va jouer le rôle de chef de projet, le découper et le suivre avec des points de controle. Si le projet vient à bout correctement, que les délais sont tenus, et qu'on obtient la satisfaction client, la marge sera plus élevée pour le gérant. C'est pourquoi nous la redistribuons sous forme de prime aux artisans, de façon équitable.
Propos recueillis par Laurent Perrin