Immobilier d’entreprise : de beaux résultats attendus en 2019
« Le marché français [de l’immobilier d’entreprise, ndlr] signe (…) une performance historique, supérieure de 1% au précédent record de 2007 », souligne Vincent Bollaert, directeur du département investissement chez Knight Frank France.
Les bureaux décollent, les commerces et l’industrie ralentissent
Dans le détail, les bureaux représentent 36% des cessions d’actifs, totalisant plus de 21 milliards d’euros. 87% de ce montant concerne des transactions réalisées en Île-de-France, dont 8,8 milliards d’euros pour la seule zone Paris intra-muros – soit un « niveau record », d’après Knight Frank.La société note cependant que les biens neufs n’ont plus autant la cote. L’offre se faisant plus rare et les taux moins intéressants, « nombre d’investisseurs ont (…) porté leur dévolu sur des actifs de bureaux à restructurer ». Dans le reste de la France, la région lyonnaise concentre, à elle seule, 40% des volumes investis hors Île-de-France.
Côté commerces, en revanche, la prudence est de mise et se fait ressentir sur le total des investissements réalisés : 4,4 milliards d’euros en 2018, soit une baisse de -14% par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. D’après Knight Frank, plus d’1,3 milliard d’euros concerne les parcs d’activités commerciales (+73%), tandis que les centres commerciaux ne totalisent que 500 millions d’euros (-70%).
3,5 milliards d’euros ont également été injectés dans le marché de l’immobilier industriel, avec une part importante consacrée à la logistique. Les entrepôts concentrent ainsi 83% des volumes engagés.
Toujours plus d’investisseurs étrangers… mais jusqu’à quand ?
Knight Frank note par ailleurs que les investisseurs étrangers se font de plus en plus nombreux sur le marché de l’immobilier d’entreprise. Alors que la part des Français « ne cesse de baisser depuis trois ans », les acquéreurs internationaux, au contraire, sont particulièrement friands des locaux présents sur l’hexagone. Ils représentaient ainsi 46% des volumes investis en 2018, dont une majorité de Nord-Américains (39%) et d’Allemands (16%).2019 pourrait cependant être moins dynamique que l’année dernière, du fait notamment de « tensions sociales » pointées du doigt par Knight Frank. « Susceptibles de contrarier le rythme et l’ampleur des réformes et d’accentuer la dégradation du climat des affaires, elles pourraient peser sur l’attractivité de la France et l’activité des marchés locatifs », met en garde le spécialiste de l’immobilier d’entreprise.
Dans ce contexte, l’expert du marché s’attend malgré tout à « un beau résultat en 2019 », même « si la performance exceptionnelle de 2018 pourrait ne pas être rééditée ».
F.C
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