Géomètre, une profession souvent méconnue, et qui peine à recruter
Nous en parlions encore récemment : le secteur du BTP fait face à de plus en plus de difficultés de recrutement, manquant de conducteurs de travaux, maçons, charpentiers, couvreurs, serruriers, plombiers, électriciens... Autre métier moins connu mais faisant également face à cette problématique : les géomètres.
Selon une récente enquête de Pôle Emploi sur les « besoins en main-d'oeuvre », cette profession serait même la 3ème la plus recherchée, devant les aides à domicile et les médecins, pourtant particulièrement en tensions.
La filière des géomètres compte environ 10 000 emplois en 2021, dont 1 866 géomètres-experts. Mais cette spécialisation souffrirait d'un manque de candidats, avec 1 300 postes à pourvoir.
Selon l'enquête de Pôle Emploi, 80 % de ces recrutements seraient jugés difficiles. Il existerait par ailleurs de fortes disparités régionales, avec 200 projets de recrutements en Auvergne-Rhône-Alpes, contre seulement 20 en Bourgogne-Franche-Comté.
3 000 postes à pourvoir d'ici 2023
L'Ordre des Géomètres-Experts (OGE), qui a récemment élu son nouveau président, estime de son côté que les besoins devraient continuer à augmenter, et passer à 3 000 postes à pourvoir d'ici 2023.
Face à ces difficultés, l'OGE souligne s'être engagé depuis plusieurs années pour promouvoir le métier à l'occasion de forums des métiers et de journées portes ouvertes.
Séverine Vernet, première vice-présidente du conseil supérieur en charge de la formation, précise que le plan « Géomètre-expert 2030 » prévoit d'accompagner la transformation du métier, avec notamment une refonte des parcours de formation et d'accès à la profession, et une place de plus en plus importante accordée aux nouvelles technologies (BIM, drones, scan 3D, GNSS...).
Autres avantages du métier : la diversité des spécialisations (technicien SIG, urbaniste, paysagiste, juriste...), de belles évolutions professionnelles, des rémunérations attractives, et une certaine autonomie.
« Le métier de géomètre-expert offre certaines souplesses que la crise sanitaire a significativement mises en exergue, comme par exemple la possibilité de choisir son cadre de travail (urbain, rural, littoral), de privilégier des activités au bureau ou plutôt sur le terrain, et d’avoir toute latitude sur son organisation et ses horaires de travail en tant que chef d’entreprise », souligne ainsi Séverine Vernet.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock