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Fit for 55 : Equilibre des énergies s’interroge sur la politique climatique européenne

Publié le 19 avril 2021

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Dans une tribune adressée au Parlement européen, Brice Lalonde, président d’Equilibre des énergies interpelle, les députés sur les mesures envisagées pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Des dispositions qui seront prises dans le cadre du paquet « Fit for 55 ». L’association se réfère plus particulièrement à la révision des directives sur la performance énergétique des bâtiments et l’efficacité énergétique. Et prévient l’instance du risque de « dérive » de la politique climatique européenne.
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La Commission européenne annonçait, fin 2019, le lancement d’un « Green Deal » visant la neutralité carbone d’ici 2050. Un « pacte vert » qui doit encourager l’ensemble des pays membres à engager des actions pour réduire au maximum leurs émissions de CO2 et à compenser le reste grâce à des mécanismes d’absorption. Pour aller plus loin, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a présenté le « Fit for 55 package », un plan global qui fixe un nouvel objectif de réduction des émissions à 55% d’ici 2030 et prévoit une révision de la législation européenne sur le climat et l’énergie d’ici juin 2021.

A travers les différentes actions, la Commission souhaite faire de l’industrie et des entreprises européennes « des pionniers ». Le plan devrait « moderniser l’économie, apporter de l’innovation et un avantage concurrentiel », tout en créant de l’emploi.

Parmi les initiatives annoncées pour le 2e trimestre de cette année, la révision du système d’échange de quotas d’émission de l’UE, la mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, la modification de la directive sur les énergies renouvelables ou encore de la directive sur l’efficacité énergétique. La performance énergétique des bâtiments sera elle abordée au 4e trimestre.

Concentrer l’action climatique sur les émissions de CO2

Si les ambitions sont clairement affichées, la trajectoire va-t-elle permettre d’atteindre les objectifs ? Dans une tribune adressée au Parlement européen, l’association Equilibre des énergies formule des préconisations pour éviter toute « dérive » de la politique climatique européenne.

« Dans le domaine de l’énergie, la politique climatique devrait être la réduction des émissions accompagnant l’élimination progressive des combustibles fossiles », indique Brice Lalonde pointant le fait que les économies d’énergie et le développement des renouvelables soient actuellement perçus comme « des fins en soi ». « En réalité, ce sont des moyens au service de la réduction des émissions. C’est donc celle-ci qu’il convient de mettre en avant et d’en faire le principe de la stratégie énergie-climat ».

Un indicateur carbone pour une prise en compte des émissions

Le président d’Equilibre des énergies évoque aussi la directive sur la performance énergétique bâtiments, exprimée à ce jour en consommation d’énergie primaire. « Ceci a pour résultat de pénaliser l’électricité puisqu’il faut de l’énergie pour la produire. Or l’électivité, avec la chaleur renouvelable, est le vecteur principal de la transition énergétique car elle peut être produite sans carbone. Du coup, de façon paradoxale, pour améliorer la mesure de la performance énergétique d’un bâtiment, il suffit de passer de l’électricité au gaz alors même que l’on augmente les émissions ».

L’association propose donc d’introduire un indicateur carbone exprimé en kilogramme de CO2 émis par m2 et par an, et de mesurer l’énergie en « énergie finale », « celle qui est livrée à l’occupant et payée par lui, celle qu’il saura apprendre à économiser ».

« Quant à la directive sur l’efficacité énergétique, elle doit viser la recherche de l’efficience dans l’économie européenne, notion qui ne doit pas être confondue avec la diminution en valeur absolue de la consommation même si celle-ci peut en être la conséquence. Pour clarifier ce point, l’intensité énergétique par unité de PIB paraît une mesure plus appropriée de l’efficacité énergétique. Elle pourra alors être complétée par un critère encadrant les émissions ».

Brice Lalonde s’interroge : « Est-ce que l’Union veut réduire la consommation de toutes les énergies, ou seulement des énergies fossiles responsables du changement climatique ? Il n’est pas certain que l’Europe consommera moins d’énergie dans le futur. Tôt ou tard la lutte contre le changement climatique imposera de produire massivement de l’hydrogène, et aussi de capturer le CO2 des industries les plus émettrices, voire de l’atmosphère, et de le stocker, de le minéraliser ou de fabriquer des carburants de synthèse, pour l’aviation notamment. Et il faudra beaucoup d’énergie pour cela, décarbonée bien entendu », conclut-il.

Rose Colombel
Photo de une : ©Adobe Stock

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