Fin d'année difficile pour le secteur du bâtiment
Les emplois d'intérimaires disparaissent peu à peu
Après « onze années de belles activités et la création nette de 200.000 emplois », le bâtiment fait face actuellement à un ralentissement de la conjoncture, selon M. Ridoret, qui prévoit la construction de moins de 400.000 logements neufs en 2008, contre 435.000 l'an dernier. Le carnet de commandes est revenu, en moyenne, de 7 à 6,5 mois en raison notamment de la chute importante de 30,9% des ventes des logements neufs au premier semestre, et de la baisse de 22,1% des mises en chantier des bâtiments administratifs au cours des sept premiers mois de l'année.
Au niveau de l'emploi, 1.100 emplois d'intérimaires ont déjà disparu au deuxième trimestre et cette tendance devrait se poursuivre même si la situation est différente selon les régions et la taille des entreprises, les « entreprises moyennes risquant de souffrir le plus à partir de fin 2008 ». L'activité continue d'être bonne en Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca), Rhône-Alpes et en région parisienne mais elle est inquiétante en Aquitaine, en Midi-Pyrénées et en Lorraine.
TVA à 5,5% pour les travaux d'entretien
Selon M. Ridoret, « il faut pouvoir relancer la construction en mettant de l'argent sur la table ». Aussi, se prononce-t-il, en faveur de l'idée du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo d'un éco-prêt à taux zéro pour les particuliers qui entreprennent des travaux d'isolation thermique ou d'économies d'énergie. La FFB soutient aussi la proposition de la ministre du Logement, Christine Boutin, d'instaurer une TVA de 5,5% au lieu de 19,6% pour l'accession à la propriété des personnes à revenus modestes dans les régions qui manquent de logements, et des exonérations pour les contribuables soumis à l'ISF (Impôt sur la Fortune) qui investissent dans le logement social.
Une délégation de la FFB se rendra à Bruxelles le 8 octobre pour plaider auprès de la Commission européenne la prolongation, au-delà de la date prévue de fin 2010, de la TVA à 5,5% pour les travaux d'entretien et de rénovation dans le bâtiment. « Sinon c'est la disparition de 85.000 à 95.000 emplois », prévient M. Ridoret. La FFB s'insurge enfin contre la volonté du gouvernement de voir le 1% Logement, géré paritairement par le patronat et les syndicats, verser une contribution de 1,05 milliard d'euros au budget de l'Etat 2009.
Bruno Poulard (Source AFP)