Filière chauffage/eau : pas de rupture technologique d'ici 2020
Face à l'objectif de réduction des consommations énergétiques, la filière du chauffage et de la production d'eau chaude sanitaire s'est interrogée sur ses perspectives d'évolution dans le secteur du bâtiment tertiaire à l'horizon 2020.
En effet, fort de plus de 920 millions de m2 de surface chauffée, le parc tertiaire représente le quart du bâti pour un tiers de sa consommation énergétique et peut être divisé en neuf branches, de l’enseignement aux bureaux en passant par le commerce et la santé.
« Il impose donc la mise en oeuvre de solutions sur mesure, rendant les choix stratégiques et technologiques plus complexes », souligne le rapport.
Pas de solution miracle ou de produit magique
L'état des lieux de l'association Energies et Avenir est plutôt positif pour la filière. La période de 2014 à 2020 sera une période d'évolutions technologiques obligatoires marquée par l'arrivée de nouveaux produits et l'amélioration de solutions performantes. Mais pas d'inquiétude, celles ci existent déjà depuis 2013 pour la plupart.
« Même si nous ne connaitrons pas de rupture majeure, la roadmap technologique proposée par Energies et Avenir démontre la nécessaire adaptation et évolution des produits. Ceux-ci devront à la fois offrir le meilleur compromis entre coût, performance et bénéfices environnementaux mais aussi tenir compte des contraintes réglementaires futures », souligne Hervé Thelinge, président d'Energies et Avenir.
Pas de « solution miracle » ou de « produit magique » dominant le marché donc, mais l'avenir est à l'hybridation des systèmes existants et à l'adaptation aux nouveaux besoins d'énergie et de confort.
Développement des solutions mixtes
Dans les années à venir, les solutions mixtes prendront progressivement le pas sur les technologies simples, avec l'émergence de solutions innovantes (multi-énergies, froid, électricité spécifique...) et l'essor des systèmes thermodynamiques (développement de la PAC gaz naturel).
Les acteurs des filières devront également prendre en compte d'autres critères pour l'élaboration de leurs nouveaux produits : la qualité de l'air, la gestion de l'énergie et la performance énergétique, qui devrait prendre le pas sur la facilité de mise en oeuvre.
L'association Energies et Avenir table dès lors sur une spécialisation de la filière, surtout pour les interventions de second niveau : « Les professionnels seront nécessairement impactés par la plus grande diversité des équipements à maintenir (fluides frigorigènes, généralisation des systèmes hybrides, nouvelles générations de pompes à chaleur et de système de cogénération) ».
Encourager l'innovation
« La filière s’engage à développer des produits et systèmes en gardant à l’esprit, au-delà de la performance énergétique, la fiabilité, la facilité d’installation à des coûts maîtrisés et le confort des utilisateurs finaux. Cependant cela implique également une prise de conscience des pouvoirs publics au niveau national et européen qui doivent accompagner cette évolution en soutenant et valorisant ces solutions d’avenir pour encourager l’innovation et pérenniser l’ensemble de la filière », conclut Hervé Thelinge.
Le rôle des industriels sera alors déterminant. Les fabricants et les énergéticiens devront en effet accompagner la filière du bâtiment dans l'appropriation des nouveaux systèmes énergétiques.
C.T
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