Après le refus de l’Assemblée nationale de réintégrer les fenêtres au CITE, certains professionnels auraient vraisemblablement préféré s’entretenir avec François de Rugy lors du salon EquipBaie. À la place, c’est la ministre du Travail Muriel Pénicaud qui a fait le déplacement ce 22 novembre au Parc des expositions Porte de Versailles pour rassurer la filière.

Aux côtés des différents représentants du Pôle Fenêtre FFB et du président de la Fédération Jacques Chanut, celle-ci a souligné la « diversité des métiers » représentés sur l’événement, déplorant qu'ils soient « totalement méconnus des gens ». « C’est normal : comment voulez-vous qu’ils connaissent les métiers si on ne leur fait pas découvrir ? », s'est-elle interrogée.

De nouveaux soutiens pour les professionnels de la fenêtre

Afin de remédier ce problème, la ministre du Travail est revenue sur son Plan d’investissement compétences, qui consacre un volet important à l’apprentissage. Sensibilisée aux difficultés de recrutement auxquelles font face les entreprises de la fenêtre, Muriel Pénicaud a rappelé que la nouvelle loi prévoyait, dès 2019, que « tous les élèves de 4e à la 1ère, chaque année, seraient exposés pendant leur scolarité à la découverte des métiers » grâce à des stages obligatoires.

« Au-delà de l’apprentissage, dans le Plan d’investissement compétences (…), il y a beaucoup de gens qui ont une expérience du bâtiment, plus ou moins diplômés, et nous allons pouvoir, avec les régions et les professions, faire des plans massifs, comme nous l’avons déjà fait avec les emplois verts », a également annoncé Muriel Pénicaud, lançant dans ce sens un appel à Jacques Chanut afin qu’un plan spécial dédié au BTP soit lancé.

« J’ai le financement pour les 4 ans qui viennent », a-t-elle assuré. « Dans le domaine du bâtiment, on a une belle offre de formations, ce qui n’est pas le cas de tous les métiers. Ce n’est pas, pour moi, le souci dans votre secteur. Je vous propose qu’on fasse un grand plan là-dessus parce que vous avez besoin de personnes tout de suite ».

La ministre est également revenue sur « le sujet plus particulier des petits CFA », apportant, là encore, son soutien à ces établissements aux effectifs réduits. Promettant « plus d’argent pour l’apprentissage » (250 millions d’euros pour les CFA ruraux), Muriel Pénicaud a précisé que les régions garderaient leurs compétences d’investissement, accompagnées par la FFB, qui sera en charge de définir le coût au contrat de chaque apprenti.

« Je pense qu’on a une chance fantastique. La réforme de l’apprentissage se fait à un moment où je ne vois que des professionnels prêts à s’engager dans la formation, parce qu’il y a des besoins. Encore une fois, je pense que l’un de vos atouts principaux, c’est que vous êtes dans un secteur où les innovations sont énormes, et c’est ça qu’il faut montrer aux jeunes : l’attractivité des métiers d’aujourd’hui et de demain », a conclu Muriel Pénicaud.

Fabien Carré
Photo de Une : ©Claire Lemonnier/Légende : Muriel Pénicaud, ministre du Travail (au centre), avec Jacques Chanut, président de la FFB, à sa droite.