En progrès, la construction hors-site cherche encore son rythme de croisière
Le Baromètre annuel Hors-Site, lancé par Batimat, Campus Hors-Site et l’ACIM, dévoile les résultats de sa troisième édition. Et ces derniers sont sans appel, le succès de la construction hors-site ne cesse de croître.
Les avantages de la construction hors-site séduisent de plus en plus de professionnels, qu’ils y soient déjà engagés ou non. Pour 90 % des répondants (contre 85 % en 2022), le hors-site permet avant tout de réduire les délais de réalisation. Ses qualités environnementales sont également louées par 81 % d’entre eux. Un chiffre en hausse par rapport au précédent baromètre d’il y a deux ans.
De plus en plus d’utilisateurs, mais des interrogations qui persistent
Preuve que le hors-site a le vent en poupe, la part des professionnels ayant déjà mis en place le hors-site est en progression par rapport à la précédente édition, et s’élève aujourd’hui à 44 % (+13 pts).
Malgré sa bonne dynamique du moment, des freins quant à la pleine pratique du hors-site persistent. Ces derniers sont principalement liés à l’aspect encore émergent du marché. Le coût élevé est le premier argument avancé par les interrogés (57 %). L’insuffisance de compétences disponibles (52 %) et le manque de connaissance en la matière (50 %) viennent talonner le premier obstacle cité.
Du côté de la demande, les logements collectifs sont les plus demandeurs de hors-site (45 %). Ils arrivent désormais en tête, alors qu’ils étaient en troisième position en 2022. À la question : « Sur quelle typologie de bâtiments avez-vous déjà mis en œuvre du hors-site ? », ils sont 35 % à répondre la maison individuelle, contre 44 % lors de la précédente étude.
Quid des non-utilisateurs ?
Pour les non-utilisateurs, il existe plusieurs freins qui les empêchent encore de sauter le pas. En premier lieu, on retrouve l’insuffisance de formation aux nouveaux modes constructifs, avec 52 % des réponses. Viennent ensuite le manque de visibilité sur la réglementation (48 %), le manque d’entreprise sur le territoire (42 %), et enfin, le manque de connaissance sur les solutions de hors-site (41 %).
Pourtant, il suffit de peu de choses pour que les non-utilisateurs se jettent enfin à l’eau. 68 % d’entre eux envisagent de recourir à ce procédé à l’avenir (en légère baisse par rapport à 2022, où l’on atteignait 70 %). Les raisons qui pourraient les inciter à se tourner vers le hors-site sont d’abord la réduction des coûts, à égalité avec la rentabilité/productivité : 31 % pour les deux.
Vient ensuite le thème de l’amélioration de la qualité, qui passe de 13 à 25 %. Les vertus économiques et qualitatives du hors-site sont donc bel et bien intégrées, y compris chez ceux qui n’y ont pas encore recours. Autre indicateur qui témoigne de la confiance grandissante vis-à-vis de ce procédé, 64 % des non-utilisateurs pensent que le hors-site va augmenter en France.
Le hors-site semble donc avoir un bel avenir devant lui, avec de plus en plus de professionnels enclin à se lancer dans la pratique. Mais des interrogations persistent, ce qui empêche certains de s’y lancer pleinement. À la question : « Quels nouveaux éléments renforceraient le développement du hors-site dans votre entreprise ? », 52 % des personnes interrogées demandent des données comparatives sur les coûts, 49 % des retours d’expérience, et 35 % des formations spécialisées.
Jérémy Leduc
Photo de Une : AdobeStock