Covid-19 : les architectes proposent d’adapter des locaux vides en unités de soins
Ce jeudi 26 mars, les architectes ont fait savoir qu’ils pouvaient apporter leur pierre à l’édifice dans la lutte contre l’épidémie de coronavirus. Ils ont dans un premier temps rappelé l’importance du gisement de bâtiments actuellement inutilisés, avant d’émettre des propositions pour adapter ces locaux vides en lieux d’accueil des patients atteints du Covid-19.
« Plutôt que de construire des hôpitaux en urgence, comme cela a été fait à Wuhan, qui disposait de peu d’infrastructures capables d’accueillir le nombre considérable de malades, il vaut mieux adapter les bâtiments potentiellement disponibles », a estimé le Conseil national de l’Ordre des Architectes (CNOA) dans un communiqué.
Transformer des bâtiments inutilisés
Avec les mesures de confinement imposées, certains bâtiments tels que gymnases, salles de congrès ou hôtels sont inutilisés. Pour transformer certains de ces locaux vides en unités de soins et éviter aux maximum les risques de transmissions, l’Ordre des Architectes souligne qu’il faut « organiser l’espace pour éviter les croisements critiques des flux, modifier les installations électriques pour les futurs appareillages, et surtout abaisser la charge virale de l’air ambiant, et contrôler les flux aérauliques en intervenant sur les systèmes de ventilation ».
Le CNOA indique que des architectes experts dans ces domaines sont aptes à faire des diagnostics et concevoir les aménagements nécessaires : « Ils sont immédiatement mobilisables, et en attente d’être sollicités par le ministère de la Santé et les ARS », ajoute l’Ordre des Architectes. « Ces interventions peuvent être de simples corrections des équilibres de ventilation, ou aller jusqu’à la conception, dans un délai très court, d’hôpitaux provisoires dans des salles de congrès ou halles de sport abandonnées depuis maintenant deux semaines », précise-t-il.
Le cas des EHPAD
Outre la transformation de bâtiments en services de soins, le CNOA souligne l’importance d’adapter les EHPAD, qui, même médicalisés, ne sont pas adaptés pour faire face à une épidémie de cette ampleur : « Ce ne sont pas des structures hospitalières capables de faire barrage à une épidémie aussi virulente et dévastatrice sur les populations âgées », souligne-t-il.
D’après l’Ordre des Architectes, le dépistage des résidents devrait être systématique, notamment pour mettre en en place une « dépression aéraulique » des chambres des personnes âgées contaminées.
C.L.
Photo de une : Adobe Stock