Coup d’arrêt de l’activité de Geberit en Russie
Lors de la présentation de son bilan annuel le 9 mars dernier, Geberit hésitait à interrompre son activité en Russie.
« C'est une question difficile », confiait alors son directeur général, Christian Buhl, défendant la nécessité de toujours fournir la Russie et l’Ukraine, qui concentrent 2 % de ses ventes en 2021, pour un total de près 3,5 milliards de francs suisses.
Le dirigeant avait notamment clamé le droit d’accès des deux pays aux sanitaires et à l'eau, malgré les tensions liées à la guerre russo-ukrainienne. Tensions qui avaient déjà entraîné la fermeture temporaire de l’usine de céramique Geberit à Slavouta, à l’Ouest de Kiev, en Ukraine.
Mais deux semaines plus tard, l’escalade du conflit a eu aussi raison de l’activité du fabricant d’équipements sanitaires en Russie. « Le conseil d'administration de Geberit a décidé de discontinuer toutes ses activités en Russie avec effet immédiat », indique la marque dans un communiqué publié ce vendredi 25 mars. Il précise toutefois que les 70 employés dans le pays continueront à toucher leur salaire.
Une question demeure cependant : les raisons de ce revirement. Sûrement est-ce une réponse au discours en visioconférence adressé samedi dernier à Berne par Volodomyr Zelenksy. Le président ukrainien appelait les entreprises à boycotter le marché russe. Des industriels tels que Rolex, Kuehne+Nagel, ou encore Lindt & Sprüngli, avaient alors répondu à l’appel. Appel également lancé devant les parlementaires français ce mercredi, qui concernait plus particulièrement Leroy Merlin, Renault et Auchan.
Mais comment entreprendre une telle rupture économique sans rompre la chaîne d’approvisionnement en matières premières ? Un point de vigilance sur lequel la FNTP et la FFB ont vivement alerté ces deux dernières semaines.
Virginie Kroun (avec AFP)
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