Construction : presque tous les indicateurs en baisse au troisième trimestre
Le résidentiel de plus en plus bas
Sur le segment des logements, tout d’abord, l’ensemble des indicateurs fait grise mine. De juillet à septembre, les autorisations de logements à la construction ont baissé de -2,1% par rapport aux trois mois précédents. Certes les logements individuels se portent mieux (+2,6%), mais cela ne suffit malheureusement pas à compenser les chiffres du collectif (-4,9%).En parallèle, les mises en chantier ont elles aussi dégringolé, passant de -1,6% au deuxième trimestre à -4,0% sur la période juillet-août-septembre. « L’individuel décroît à nouveau (-3,2% après -5,0%) tandis que le collectif, y compris en résidence se replie (-4,7% après +1,0%) », détaille le ministère.
En un an à fin septembre, ce sont finalement 470 700 logements qui ont été autorisés à la construction (-5,8% par rapport à l’année précédente). À l’inverse, les mises en chantier, avec 419 700 unités, affichent une légère croissance (+1,6%). Le gouvernement précise que le taux d’annulation moyen d’août à septembre 2018 se stabilise à 11,1% dans l’individuel et 26,2% dans le collectif. Le délai moyen d’ouverture de chantier atteint quant à lui 5,4 mois dans l’individuel et 11,2 mois dans le collectif.
Le non résidentiel en pleine chute
Plus surprenant, la construction de locaux non résidentiels, qui tire habituellement le marché vers le haut, a elle aussi chuté au troisième trimestre 2018. De fait, de juillet à septembre, 10,3 millions de m2 de locaux ont été autorisés à la construction, soit une baisse de -9,5% au regard de la même période l’année dernière. Les locaux commerciaux ont été tout particulièrement mis à mal (-32,5%), de même que les entrepôts (-17,4%) et les locaux industriels (-12,0%).En un an, en revanche, les voyants restent dans le vert, même si la marge de manœuvre est assez mince. Avec 39,9 millions de m2 concernés d’octobre 2017 à septembre 2018, les autorisations délivrées affichent une légère hausse de +0,5% en comparaison aux douze mois précédents. Les bureaux et l’artisanat ont notamment fait preuve de dynamisme, avec une croissance respective de +14,5% et +13,2%.
Du côté des locaux commencés, 5,8 millions de m2 de non résidentiel ont été mis en chantier au cours du dernier trimestre observé, soit un recul de -11,3% par rapport aux trois mois précédents. « Hormis les exploitations agricoles et forestières qui augmentent (+9,9%), tous les autres secteurs baissent : les entrepôts enregistrent la plus forte baisse (-36,8%) suivis par les locaux commerciaux (-30,2%) et l’artisanat (-15,9%) », indique le ministère de la Cohésion des territoires.
En un an, ce sont finalement 26,2 millions de m2 de locaux non résidentiels qui ont été mis en chantier, soit 2,1% de plus qu’au cours des douze mois précédents. Les locaux industriels (+19,8%), les bureaux (+13,1%) et l’artisanat (+9,0%) tendent à tirer le marché vers le haut, à l’inverse des entrepôts (-15,8%) et des locaux commerciaux (-2,9%).
Au vu des prévisions des principaux organismes professionnels du BTP, le reste de l’année devrait confirmer la tendance amorcée depuis janvier 2018. Entre autres, les mesures gouvernementales récentes (restrictions du Crédit d’impôt transition énergétique, Prêt à taux zéro, etc.) se feront largement ressentir sur l’activité du secteur.
F.C
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