Construction : pas de relance, sans « carotte fiscale » (FFB)
Interviewé au micro de BFM Business jeudi dernier, Jacques Chanut, président de la FFB, n'était pas là pour jeter de l'huile sur le feu. Si « les annonces de Mme Duflot n'allaient pas dans le bon sens » et ont « servit de catalyseur pour freiner complètement le marché », a-t-il concédé, « un certain nombre de décrets ne sont pas sortis, donc on ne peut pas dire que tout est lié à la loi Duflot ».
Selon lui, « le système Duflot n'est pas mauvais », mais faire baisser les réglementations aura seulement « un impact sur le moyen terme ». Le président de la FFB préconise d'y ajouter la solidarité intergénérationnelle, « dans le mois qui vient », afin de donner la possibilité d'acheter et de louer entre ascendants et descendants.
« Le logement, la construction est lié aussi à la confiance et à la psychologie », a-t-il ajouté, en demandant « un choc suffisamment fort pour que la psychologie se débloque ».
Relancer la primo-accession
Afin de relancer maintenant la machine, il préconise de ne pas sous-estimer l'impact de « mesures fiscales fortes » et des « aides diverses et variées », pour « redémarrer et redonner confiance au marché ». « Il manque une carotte fiscale », a-t-il précisé.
L'idée – également développée par son prédécesseur, Didier Ridoret, en avril dernier - est de relancer la primo-accession. « Pour arriver aux 500 000 logements (construits ou rénovés par an, ndlr) promis par François Hollande, il faut faire 130 000 primo-accédants par an », or « il y en a eu 37.000 l'année dernière », a détaillé M. Chanut.
Ce n'est « pas un problème de taux (d'emprunt) mais un problème d'apport », a-t-il expliqué. En effet, malgré la baisse des taux d'emprunt, le marché de l'immobilier l'un des principaux clients de la construction n'est pas aussi dynamique qu'il devrait l'être.
Vers un nouveau plan de relance
Dans les colonnes du Canard Enchaîné du 20 août, Manuel Valls aurait attribué, en privé, que la politique de Duflot a « conduit à l'effondrement de la construction (…) qui coûte à la France de 0,4 à 0,5 % de croissance en moins aujourd'hui ».
Pas de doute, ce dossier épineux est déjà sur le bureau du Président. Dans un entretien accordé au journal Le Monde daté du 20 août, François Hollande a annoncé la préparation d'un nouveau « plan de relance » du secteur du logement, « qui touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements ».
Claire Thibault