Construction : 45 % des dirigeants de PME et ETI font face à des impayés
En 2016, les entreprises sont payées en moyenne sous 37 jours, un chiffre identique à celui de 2014 et ce, en dépit des mesures prises par le gouvernement qui « n'ont pas d'impact pour les entreprises », selon une majorité d'entrepreneurs.
Dans un contexte économique général toujours incertain, la trésorerie est considérée comme encore plus déterminante dans le pilotage de l’entreprise, surtout si elle est de petite taille. 75 % des dirigeants de PME jugent le niveau de trésorerie comme « prioritaire », contre 52 % dans les ETI.
Les retards de paiement et les impayés restent pourtant très répandus : au cours des douze derniers mois, plus d'un chef d'entreprise sur deux a subi un retard de paiement et 38 % ont dû faire face à des impayés, même si l'indicateur est en « recul » depuis 2014.
49 jours avant d'être payé dans la Construction
La Construction est l'un des secteurs les plus touchés : 71 % des dirigeants ont subi des retards de paiement et 45 % des impayés. Les entreprises doivent patienter en moyenne 49 jours avant d'être payées par leurs clients.
A l’inverse, un dirigeant sur cinq (21 %) a récemment eu des difficultés pour payer un fournisseur dans les délais impartis.
Les retards de paiement ou les impayés de la part des clients sont d’ailleurs cités comme la principale cause des difficultés de trésorerie des entreprises (37%) par les chefs d’entreprise. Une cause qui devance de loin une diminution des marges (20%) ou une chute inattendue des ventes (18%).
Des pénalités financières rarement appliquées
Pour résoudre ces problèmes, les patrons de PME et ETI privilégient le dialogue avec leurs clients et la relance, notamment pour ne pas « mettre à mal leur relation commerciale », selon les résultats de l'étude.
En effet, les entreprises lésées réclament rarement les pénalités financières qui leur sont dues : 9 % en moyenne des entreprises interrogées ont déjà payé ce supplément à cause d'un retard.
Mais plus d’un patron sur 3 a constaté que la perception de pénalités de retard a dégradé leur relation avec leur client (37 %). Pour 21 % d’entre eux, elle a même cessé.
Le recours à des solutions externes pour optimiser les délais de paiement clients progresse de 13 % à 22 %. Les chefs d'entreprise ont le plus couramment recours à des sociétés ou cabinets de recouvrement (37 %) et des huissiers de justices (25 % contre 10 % en 2014).
Toutefois, la situation d’un certain nombre d’entreprises est jugée globalement meilleure qu’en 2014 : 37 % des chefs d’entreprises interrogés déclarent que leur entreprise est en croissance, un chiffre en hausse de 11 points par rapport à 2014.
Ce regain de confiance est particulièrement porté par les entreprises de 10 à 19 salariés (38 %, +12 points).
* Etude réalisée par Ipsos, par téléphone du 8 au 23 juin 2016 auprès d’un échantillon de 303 dirigeants de PME/ETI, un échantillon représentatif en termes de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région d’implantation. L’échantillon a été raisonné en termes de taille d’entreprise afin de permettre l’analyse des résultats des PME de plus de 100 salariés et des ETI.
C.T
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