Chantiers pendant les JO : la FFB Grand Paris IDF attend encore des précisions
La Fédération Française du Bâtiment (FFB) Grand Paris Île-de-France présentait ce mercredi sa conjoncture trimestrielle.
En introduction, Édouard Durier, vice-président en charge des affaires économiques, a rappelé l’impact de la crise du logement neuf sur l’activité des entreprises, alors que ce segment représente 48 %, donc près de la moitié du chiffre d’affaires du secteur du bâtiment francilien.
La crise du logement neuf persiste
Or, en 2023, seuls 46 000 logements neufs ont été mis en chantier, soit -24 % sur un an. Même bilan pour les permis de construire, qui dégringolent de 24 %.
« Tous les territoires franciliens et tous les types de logements individuels comme collectif, social, comme privé, sont en crise », a résumé Édouard Durier.
La FFB Grand Paris IDF rappelle que cette crise du logement neuf s’explique par la hausse des coûts de construction, l’explosion des prix du foncier, et la dégradation du marché du crédit immobilier.
« L’ensemble de ces facteurs fait que la machine est totalement à l’arrêt », synthétise le vice-président de la FFB Grand Paris IDF.
Résultat, la production de logements neufs restent très loin des 70 000 logements par an qui seraient nécessaires pour répondre aux besoins en Île-de-France.
Dans ce contexte, la FFB Grand Paris IDF appelle toujours à une nécessaire prise de conscience des pouvoirs publics pour relancer la construction neuve.
Outre les logements, le nombre de bureaux autorisés à la construction chute également de 38 % sur un an.
« La région Île-de-France pâtit notamment de la perte d'attractivité de La Défense et du premier croissant nord parisien », explique Édouard Durier.
Côté entretien-rénovation, l’activité progresse timidement de 0,7 % sur un an en Île-de-France. « Hausse toujours la plus faible de France, autant vous dire que 0,7 % c'est presque 0 % », déplore le vice-président.
Circulation pendant les JO : des précisions encore attendues pour les banlieues
À l’occasion du point presse, la FFB Grand Paris IDF est également revenue sur les conditions d’accessibilité des chantiers franciliens durant les Jeux Olympiques.
Son vice-président a notamment salué les échanges avec la Préfecture de police de Paris, qui a tenté de proposer des conditions les moins contraignantes possibles. Des précisions sont toutefois toujours attendues concernant la banlieue parisienne.
« Ce qu'on attend, ce sont des précisions sur les banlieues, sur ce qui est Saint-Denis, et le secteur de Versailles. On espère les avoir assez rapidement, parce que nous répondons aujourd'hui à des appels d'offres dans ces secteurs-là et on a du mal à savoir exactement de quelle manière les secteurs seront bloqués ou restreints », a expliqué le vice-président.
Concrètement, des zones rouges et bleues seront instaurées. Les premières seront autorisées pour les interventions urgentes (dépannages) ou encore les interventions programmées. Les zones bleues, moins strictes, seront quant à elle autorisées pour les professionnels justifiant d’un point de chute.
« Dans les périmètres rouge et bleu, tous les professionnels du bâtiment pourront y accéder avec des interventions urgentes et programmées tant qu'ils justifient leur intervention avec une inscription sur une application ou un ordre de service donné par le maître d'ouvrage pour intervenir dans une zone restreinte », détaille Édouard Durier.
Pour la FFB Grand Paris, la question se pose davantage concernant la logistique et l’acheminement des matériaux. Selon Édouard Durier, il faudra probablement travailler de nuit, ou alors très tôt, notamment pour l’installation d’échafaudages ou de grues.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock