Cancers professionnels : les métiers du bâtiment parmi les plus touchés
Les chiffres sont loin d’être reluisants pour le secteur du bâtiment qui reste l’un des plus concernés par la maladie. Sur 11 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2001 et 2016, 16,2% ont touché les secteurs d’activité des travaux de construction spécialisés.
Ils concernent majoritairement des personnes qui exercent des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%), sauf électriciens (9%).
« En ciblant les secteurs d'activité et les professions les plus à risque ,on met en évidence des expositions qui ne seraient pas reconnues comme à risque cancérogène dans les tableaux de maladies professionnelles », a expliqué le Pr Gérard Lasfargues, directeur général délégué au pôle Sciences de l'expertise de l'Anses.
« C'est très important pour la réparation des victimes de ces maladies et aussi pour la prévention en entreprise », poursuit le responsable, dont le réseau est chargé de remodeler les tableaux des maladies professionnelles par le ministère du Travail.
L’amiante reste le plus incriminé (42%), loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (6,5%).
Maladies respiratoires, TMS, troubles mentaux…
Le rapport d’activité du rnv3p fait également le point sur les pathologies les plus rencontrées dans les Centres de consultation de pathologie professionnelle (CCPP) de France métropolitaine et des six services de santé au travail associés au réseau (SST).Dans le secteur de la construction, on retrouve donc les cancers (32%) suivis par les maladies de l’appareil respiratoire (25%). Sont également cités les maladies du système ostéo-articulaire (14,8%), les troubles mentaux, surmenage et stress (12%) et les maladies de la peau (7,1%).
Les fumées et gaz de soudage sont les usages ou contextes les plus fréquemment rencontrés dans les CCPP. Sont également signalés : la peinture, le vernis, la laque et le mastic, les poussières de bois, le détergent désinfectant pour locaux, les solvants et diluants, le ciment ainsi que les poussières de chantier.
Si des maladies liées au benzène ou plomb ont « régressé », selon le professeur Gérard Lasfargues, la « poly-exposition à des substances chimiques dans des concentrations beaucoup plus faibles rend le lien avec des maladies qui vont survenir dix ou vingt ans plus tard extrêmement difficiles, d'où l'importance de ces études », conclut-il.
R.C (Avec AFP)
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