Artisanat du bâtiment : une situation « extrêmement préoccupante » dans le neuf
Au deuxième trimestre, l'activité de l'artisanat du bâtiment a globalement diminué de 1,5 % en volume sur un an, en particulier dans le neuf où le repli a été plus rude (- 4 %), tandis que l'entretien-rénovation se stabilisait (0%) et que les travaux d'amélioration de la performance énergétique, eux, « faisaient figure d'oasis » avec une légère progression de +0,5 %, détaille la Capeb dans un communiqué.
« Même si l'entretien-rénovation arrête de reculer, la majorité des indicateurs témoignent de la mauvaise santé des entreprises artisanales », commente Patrick Liébus, président de l'organisation patronale, tablant sur un recul annuel de l'activité de 1,5 %.
C'est surtout dans le neuf que la situation s'avère « extrêmement préoccupante » selon l'organisation, car « tous les indicateurs sont au rouge ». Seulement 312 000 logements ont été mis en chantier sur 12 mois glissants et les permis de construire ont reculé de 16 % à fin mai sur un an, ce qui laisse présager du pire pour les mois à venir, les volumes des carnets de commandes poursuivant leur détérioration.
Quelques perspectives encourageantes
Mais tout n'est pas tout noir tout noir, la Capeb aperçoit également dans les chiffres quelques bonnes nouvelles. L'activité de l'entretien-rénovation, si elle reste atone ce trimestre, sort tout de même du rouge après deux ans de repli.
Ce revirement s'explique par « l'amélioration progressive » du marché immobilier de l'ancien et au « relatif soutien des travaux de performance énergétique, notamment à travers la TVA à 5,5 % ». De plus, « les crédits destinés aux travaux d'entretien-amélioration enregistrent une hausse de 35,3% au dernier trimestre 2013, ce qui laisse entrevoir des perspectives encourageantes ».
Soutien au marché de la rénovation énergétique
Toutefois, le marché de la rénovation énergétique « nécessite d'être soutenu pour accompagner les particuliers, dans une situation économique difficile, à se lancer dans des travaux ambitieux », juge M. Liébus.
Et en entretien-amélioration, les prévisions des carnets de commandes s'étoffent : 28 % des entreprises artisanales ont vu leur activité reculer au deuxième trimestre, contre 45 % à la même période un an plus tôt. Mais l'activité est à son niveau de l'année 2006, « historiquement bas ».
Un plan de relance globale
Du côté de la trésorerie des entreprises, 29 % d'entre elles font encore état d'une détérioration de celle-ci, contre 30% au premier trimestre. « Si les dernières annonces gouvernementales vont dans le bon sens, il faut être conscient qu'elles ne suffiront pas. Pour redynamiser l'activité dans le bâtiment, l'élaboration rapide d'un plan de relance est plus que jamais nécessaire », estime le président de la Capeb, Patrick Liébus.
C.T (avec AFP)