Artisanat du bâtiment : l’activité pour la première fois dans le rouge depuis 3 ans
Mi-décembre, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) annonçait -0,6 % d’activité en 2023. Un mois plus tard, c’est au tour de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) de dresser le même bilan.
-0,6 % d’activité en volume en 2023
En septembre dernier, la CAPEB prévoyait -0,5 % d’activité pour 2023. Ces prévisions se sont révélées être proches de la réalité, puisque la confédération clôture l’année avec -0,6 % d’activité en volume.
Il s’agit de la première baisse d’activité pour la CAPEB depuis trois ans, alors qu’elle avait enregistré +12,5 % en 2021, et +2,4 % en 2022.
Si la baisse enregistrée en 2023 est identique pour la FFB et la CAPEB, cette dernière se révèle légèrement moins pessimiste pour 2024, avec une hypothèse à -2 % d’activité, contre -5,5 % pour la FFB.
Cette tendance peut notamment s’expliquer par l’impact plus fort de la chute de la construction neuve sur l’activité de la FFB, là où la CAPEB compense davantage avec l’entretien-amélioration.
Malgré des « voyants dans le rouge », Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, a d’ailleurs souligné « la capacité des TPE/PME du bâtiment à relever le défi de la performance énergétique», seul segment qui enregistre une croissance positive, avec +1,5 % d’activité en volume.
Des chiffres peu rassurants pour l’année à venir
Dans le détail, l’activité reste toujours plombée par le neuf, avec -4,5 % pour la construction neuve au 4ème trimestre 2023, contre +0,5 % un an plus tôt.
Côté entretien-amélioration, la stagnation s’est poursuivie au 4ème trimestre 2023, avec 0 %, et les mauvaises ventes dans l’immobilier ancien (avec -22 % sur un an) ne présagent rien de bon pour la suite.
Au dernier trimestre 2023, les carnets de commandes sont en légère baisse, avec 75 jours de travail, soit 2 jours de moins qu’un an plus tôt. Par ailleurs, le solde d’opinion plonge concernant l’activité à venir dans le neuf.
Les défaillances d’entreprises, elles, enregistrent toujours +26 % sur un an au T3 2023, soit légèrement moins que le T2 2023, qui en avait recensé +36,4 %.
La réforme de MaPrimeRénov’ inquiète toujours
À propos de la réforme de MaPrimeRénov’, Jean-Christophe Repon a appelé à ne pas disqualifier la rénovation par geste, et a rappelé que l’obligation de rénovation globale risquerait de décourager de nombreux ménages, et notamment les ménages très modestes n’ayant pas forcément les moyens d’assumer 7 000 € de reste à charge sur les 70 000 € de rénovation globale.
Autres reproches adressés à cette réforme : faire passer le changement du mode d’énergie devant l’isolation de l’enveloppe, ou encore des situations absurdes concernant l’obligation de changer une chaudière gaz quasi-neuve par une pompe à chaleur, pour qu’un ménage puisse isoler son logement et bénéficier des aides.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock