Annulation de l'autorisation d'exploitation de la plus grande centrale biomasse de France
En effet, l’étude en question ne portait que sur un périmètre de trois kilomètres autour de l'installation, alors que la centrale prévoit de brûler du bois coupé dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres, relève le tribunal. L'impact des rotations de camions qui alimenteront la centrale et la pollution atmosphérique (particules fines, dioxines, CO2) ont également été insuffisamment pris en compte, soulignent les juges.
La centrale de Gardanne comporte deux unités, l'une au charbon et l'autre fonctionnant en brûlant du bois. L'ensemble n'est pas encore en service, mais a déjà tourné à plein régime pour des tests et a déjà injecté de l'électricité dans le réseau, permettant de vérifier l’impact de l'établissement.
D’une puissance de 150 mégawatts, la centrale biomasse de Gardanne représentait pour Uniper un investissement de 250 millions d'euros et générait selon son exploitant 80 emplois directs. Elle avait pour objectif de fournir, à terme, 6% de la production d'électricité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en consommant 850.000 tonnes de bois par an, pour moitié des déchets, pour moitié du bois issu de coupes forestières.
Si la biomasse est une énergie renouvelable qui doit être mise à profit dans le cadre de la transition énergétique, et dont l’exploitation est commune, le projet de Gardanne avait longuement été critiqué par les associations écologistes (dont les parcs naturels régionaux du Verdon et du Lubéron, des communes des Alpes-de-Haute-Provence et des associations à l'instar de France Nature Environnement) pour son gigantisme.
F.T (avec AFP)
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