« Foncière de Paris est une société que nous connaissons très bien : nous avons toujours suivi de près ses qualités et ses positions dans l'immobilier de bureaux de la capitale », a déclaré Philippe Depoux le directeur général de Gecina jeudi matin, dont l'entreprise vient de lancer une OPA sur Foncière de Paris, se plaçant en concurrence avec Eurosic.

« Dès février-mars, nous avons vu l'opportunité de faire une offre » sur Foncière de Paris, « quand Eurosic a préempté le sujet et a fait une offre dans un calendrier qui n'était pas celui qu'on nous avait dit », a précisé à l'AFP le directeur général de Gecina.

« Nous nous sommes alors retrouvés sur le bord de la route avec un appétit toujours fort » pour FDP, « et nous avons décidé de remettre cette offre, dès que le calendrier boursier nous le permettrait », explique-t-il.

Un patrimoine immobilier d'une valeur de 2,6 milliards d'euros

Approuvée par le conseil d'administration de Gecina, cette opération constitue une « étape majeure dans la stratégie » de celle-ci, selon son directeur, car elle lui apporterait « un patrimoine immobilier d'une valeur de 2,6 milliards d'euros, d'une complémentarité assez incroyable » avec le sien.

Qualifiée de « simple, lisible et attractive » par Gecina, cette opération permettrait « aux actionnaires de Foncière de Paris soit de bénéficier d'une liquidité immédiate, soit de devenir actionnaires d'un acteur immobilier de premier plan en Europe, alliant liquidité et visibilité sur les marchés de capitaux ».

L'offre est « à tous points de vue supérieure » à celle d'Eurosic, estime M. Depoux. Construite en deux volets, elle propose soit 150 euros par action Foncière de Paris, soit 6 actions Gecina pour 5 actions Foncière de Paris (FDP), ce qui représente des primes respectives de 10 % et 12 % comparé à la proposition d'Eurosic, précise un communiqué.

Le succès de l'opération est conditionné à l'obtention de « plus de 50 % du capital et des droits de vote de FDP » précise Gecina, qui n'a « pas eu de contacts particuliers » avec les dirigeants de sa cible, selon son directeur général.

Cette acquisition, si elle se concrétise, aura un coût maximal de 1,7 milliard d'euros pour Gecina, si tous les actionnaires de sa cible recourent à l'offre en numéraire, a précisé Nicolas Dutreuil le directeur financier de la société. Elle sera financée en grande partie par le produit de la vente du portefeuille santé de Gecina, d'un montant de 1,35 milliard d'euros, le solde venant de l'utilisation de lignes de crédit disponibles, a-t-il indiqué.
 
L'endettement de Gecina ne s'en trouvera pas alourdi, avec un ratio d'endettement (LTV) toujours aux alentours de 40 %, selon le directeur financier. L'opération devrait être « relutive dès 2017 » et dégager des synergies de l'ordre de 15 millions d'euros par an, a-t-il précisé.

Eurosic détient déjà 26,64 % du capital de FDP

Cette contre-offre survient alors que démarre ce jeudi, pour une clôture le 22 juin, l'OPA amicale sur Foncière de Paris lancée par la foncière Eurosic.

Les modalités de l'opération ayant été approuvées par l'assemblée générale d'Eurosic, après avoir obtenu le feu vert de l'Autorité de la concurrence, les conditions suspensives à l'offre sont désormais levées, rappelle le gendarme boursier dans un avis.

Cette dernière détient déjà 26,64% du capital de Foncière de Paris, après avoir racheté hors marché les titres détenus par les assureurs Allianz et Generali.

L'OPA elle aussi « alternative », lancée par Eurosic, donne aux actionnaires de Foncière de Paris le choix d'échanger leurs actions soit contre 136 euros en numéraire, soit contre des actions Eurosic, sur la base de 24 actions Eurosic pour 7 actions Foncière de Paris apportées.

Cette opération permettrait de créer la quatrième foncière de bureaux française, dotée de 5,7 milliards d'euros de patrimoine et 1,1 million de mètres carrés, composée aux deux tiers de bureaux, derrière Gecina, Foncière des Régions et Icade. Les revenus locatifs du nouvel ensemble seraient alors de 242 millions d'euros dont 104 millions apportés par Foncière de Paris.

C.T (avec AFP)
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