7 ans de prison requis contre les racketteurs des chantiers de BTP à Marseille
Le spectaculaire incendie avait délié les langues et mis à jour les pratiques d’extorsions auxquelles les chefs de chantier se soumettaient en silence, craignant des représailles parfois violentes. Ils étaient forcés d’accorder des contrats de gardiennages ou des emplois à leurs racketteurs.
En 2015, dans les quartiers nord de Marseille, « les conditions de travail deviennent tellement difficiles que les entreprises ne veulent plus venir » a rappelé Sophie Mercier, la procureure en charge de l’affaire qui qualifiait les actes de véritable « gangrène ».
De 1 à 7 ans de prison pour les prévenus
A l'issue du procès de ce vendredi 31 mars, la magistrate a requis 7 ans de prison ferme dont 2 avec sursis, assortis d’amendes allant jusqu’à 100 000 euros contre trois accusés. Un quatrième est menacé de 5 ans de prison ferme assortis de 30 000 euros d’amende.La procureure s’est également félicitée de la fin de ces actes dans la ville phocéenne depuis l’arrestation des prévenus. « Plus de destruction d’engins spectaculaires sur les chantiers, plus de plaintes d’extorsion », ajoutant que depuis, « seuls des problèmes marginaux se sont posés » aux entreprises de BTP marseillaises.
Par ailleurs, un an de prison (ferme ou avec sursis) a été requis contre 5 autres prévenus, qui appartenaient à une entreprise de sécurité. Cette dernière contactait les responsables des chantiers sabotés et obtenait, sous la menace, le droit d’assurer la « sécurité des lieux ».
Une pratique interdite qui a révélé au grand jour les dérives du milieu des entreprises de sécurité : exercice du métier sans autorisation, fraude fiscale et abus de bien sociaux.
F.T (Avec AFP)
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