57 % des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment se disent stressés (baromètre ArtiSanté)
Comme chaque année, le baromètre Artisanté dresse un bilan de la santé et de l’état d’esprit des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment et du paysage. Pour cette nouvelle édition, 2 224 chefs d’entreprise de 0 à 19 salariés ont été interrogés par questionnaire entre décembre 2022 et janvier 2023.
Sur l’année 2022, le moral des artisans s’est inscrit en baisse, et l’optimisme des répondants a perdu 16 points par rapport à 2021, face à une conjoncture socio-économique plus complexe.
Une charge de travail qui s’intensifie
Côté rythme de travail, les artisans travaillant seuls sont de plus en plus nombreux à faire plus de 60 heures par semaine. Ils étaient 14 % en 2021, et 23 % en 2022. Par ailleurs, ceux employant 11 à 15 salariés sont 37 % à travailler plus de 60 heures.
La charge administrative est également de plus en plus lourde. 42 % des répondants estiment que les tâches administratives représentent entre 25 % et 75 % de leur temps de travail, soit +4 points par rapport à 2021. Dans ce contexte, Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, appelle à « alléger leurs contraintes ».
Avec ce rythme de travail soutenu, 1 chef d’entreprise sur 2 travaille le week-end, et 58 % consultent leurs mails durant leurs congés, notamment pour éviter d’être « submergés à leur retour de vacances ». Ils sont par ailleurs 45 % à n’avoir pris que deux semaines de congés durant l’année 2022. Par conséquence, 83 % estiment que leur vie professionnelle empiète sur leur vie personnelle, soit 4 points de plus qu’en 2021.
Le stress et la fatigue en hausse
Souvent liés, le stress et la fatigue sont également de plus en plus présents parmi les entrepreneurs. 57 % disent être souvent, voire très souvent, stressés (contre 51 % en 2021), et 61 % assez fatigués, voire très fatigués (contre 49 % en 2021). Plus inquiétant : avec la charge mentale et le stress, 35 % déclarent avoir rencontré des difficultés psychiques au cours de l’année 2022.
Toutefois, malgré ces difficultés et contraintes, la majorité font état d’un épanouissement professionnel important, puisqu’ils sont 71 % à se déclarer épanouis dans leur rôle de chef d’entreprise, et 82 % dans leur métier, prouvant par là qu’il s’agit de métiers « passion ».
Enfin, si les carnets de commandes restent encore remplis, l’activité pourrait se dégrader avec la crise que connaît le logement neuf, et le ralentissement dans le marché immobilier ancien. Ce dernier risquerait notamment d’impacter la demande en travaux de rénovation énergétique.
« Si nos carnets de commande restent contenus malgré des ventes de logements neufs qui continuent de plonger et par conséquent leurs mises en chantier, selon la dernière note de conjoncture des Notaires de France, le marché immobilier qui engendre pour nous des travaux de rénovation et d’embellissement semble connaître une certaine contraction », note en effet Françoise Despret, présidente de la CNATP.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock