2014, année noire pour le Bâtiment... mais après ?
Pas de reprise en 2015...
2015 ne devrait toutefois pas être l'année de la reprise, «compte tenu du moral déprimé de tous les acteurs, ménages, entreprises et même collectivités territoriales, et des freins structurels qui handicapent l'économie française», estime la FFB, tablant sur une activité en repli de 0,4 %. «Mais ce recul fait suite à de nombreux autres... De 2008 à 2015, l'activité se sera ainsi réduite de plus de 20 % en volume », rappelle la Fédération qui juge qu'«il n'y aura véritablement de reprise qu'une fois un certain niveau de confiance retrouvé».
L'amélioration-entretien, « amortisseur du secteur »
En 2014, alors que les analystes tablaient sur un recul de l'activité de 0,4%, la baisse est finalement de 4,3%, avec 30.000 postes détruits. Le bilan est également loin d'être réjouissant sur les mises en chantier, avec 339 000 logements prévus pour 299 000 réalisés, tandis que le non-résidentiel neuf reculait de 5,9%. En cause ? « Une croissance économique qui ne fut pas au rendez-vous » et « un environnement institutionnel pour le moins instable », a détaillé Jacques Chanut. En revanche, l'amélioration-entretien (-0,9 %) a mieux résisté, « confirmant son habituel rôle d'amortisseur du secteur ».
Deux dossiers lourds
Outre le bilan de l'année 2014, et les estimations pour 2015, Jacques Chanut a insisté sur la pénibilité et la concurrence déloyale, « deux dossier lourds » qui « focalisent l'attention de la FFB.» S'agissant du premier, «il faut que le bon sens l'emporte pour éviter qu'un 'simple clic' ne se transforme en grosses claques pour les entrepreneurs» a-t-il estimé, soulignant que ce dispositif, « en l'état, est coûteux, ingérable et générateur de risques de contentieux invraisemblables pour les 347 000 entreprises du bâtiment.»
Une carte contre la fraude
«C'est de la survie de notre modèle social qu'il s'agit » a déclaré Jacques Chanut au sujet du second que « dossier lourd » pour la FFB, à savoir la lutte contre la concurrence déloyale. « Si nous ne prenons pas garde, c'est tout le modèle économique et social de notre secteur qui repose sur l'apprentissage, l'insertion, la qualification et l'ascension sociale dans l'entreprise, qui volera en éclat » a-t-il insisté, soulignant que l'apprentissage en première année a déjà subi une baisse de 25 %. « Ce chiffre nous inquiète beaucoup, car l'apprentissage est l'ADN, la culture même de la filière. Si les jeunes ne trouvent pas d'entreprise en première année, c'est bien que ces dernières recourent à d'autres solutions. »
Outre, l'instauration obligatoire de la carte d'identification professionnelle BTP, revendication de longue date de la FFB, annoncée fin octobre par le ministre du Travail et confirmée en novembre par le Premier ministre, la Fédération a souligné l'urgence d'intensifier les contrôles, avec le concours des Douanes, y compris et surtout les soirs et week-ends
A. LG
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