Urbanisme : la préfecture d’IDF appelle à réhausser le nombre de logements
La préfecture d’Île-de-France a demandé à Valérie Pécresse de revoir sa copie concernant le plan d’aménagement de la région, qui doit être soumis au Conseil régional ce mardi 4 juillet.
L'avant-projet du Schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif), qui doit être adopté d’ici 2024, et qui planifie l’aménagement du territoire à horizon 2040, s’imposera aux élus locaux dans leurs plans locaux d’urbanisme (PLU).
Or, selon la préfecture de région (Prif), ce document ne permettrait pas à l’État d’atteindre ses objectifs, notamment en matière de logements.
Ce plan doit permettre de construire 70 000 logements par an, dont « deux tiers de logements abordables », selon Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président de la région en charge du logement et de l’aménagement du territoire. Or, la préfecture estime que ce plan doit réhausser de 13 à 16 % l’objectif d’accroissement du nombre de logements d’ici 2040.
Jean-Philippe Dugoin-Clément a toutefois précisé que « 90 % des demandes sur le logement ont été intégrées » à la suite de la réaction de la Prif.
Un désaccord sur la clause « anti-ghetto »
« La seule demande sur laquelle il y a un décalage politique majeur », et qui n'a donc pas été satisfaite, « c'est sur le bouclier anti-ghetto, un moyen d'éviter de créer des zones de paupérisation », a ajouté l'élu en charge du dossier.
Cette clause dite « anti-ghetto » vise à limiter la production de logement sociaux dans les zones déjà largement dotées. La préfecture estime cependant qu’elle freinerait de 21 % la production de logements sociaux par rapport aux dernières années.
La Prif rappelle également que l’augmentation de la construction de logements sociaux dans les communes n’ayant pas atteint le taux de 25 %, fixé par la loi de Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU), doit être « une priorité ».
Si la préfecture valide les orientations liées au Zéro Artificialisation Nette (ZAN), elle demande toutefois une mesure dérogatoire à l’inconstructibilité, pour pouvoir assurer la construction de cinq centres pénitentiaires. Dans le cadre du ZAN, la région Île-de-France se fixe de réduire de 20 % le rythme d’artificialisation des sols tous les 10 ans, et de sanctuariser les espaces agricoles menacés par l’urbanisation.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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