« Plus fraîche ma ville », outil de décision d’urbanisme contre les îlots de chaleur
Le dernier rapport du GIEC le soulignait : les canicules estivales tendent à être plus fréquentes, longues et intenses. Ce qui favorise le phénomène d’îlots de chaleur urbains (ICU).
« Partout sur le territoire, les collectivités doivent s’adapter et mettre en place des solutions de rafraîchissement urbain pérennes et durables pour les citoyens », en conclut Johan Ransquin, directeur Adaptation, aménagement, et trajectoire bas carbone à l’Ademe, dans un communiqué qui présente, à l’approche de cet été, « Plus Fraîche Ma Ville », outil visant à accompagner la décision des collectivités.
Le service en ligne public « Plus fraîche ma ville » naît à l’initiative d’une start-up d’État, portée par l’Ademe. La conception a été lancée en août dernier, dans le cadre de l’incubateur « Accélérateur de la transition écologique », avec le soutien de Beta.gouv.fr et de l’Association des maires de France (AMF).
Trois parcours de solutions pour orienter les décideurs
La plateforme s’est construite dans une logique collaborative, nourrie par des échanges avec plus d’une cinquante d’agents et élus territoriaux, tandis que plus de 500 collectivités ont répondu à une enquête.
Une contribution qui a permis au lancement fin mars d’une version bêta de l’outil « Plus fraîche ma ville », avant la mise en ligne gratuite et en libre accès d’une galerie de solutions et projets de rafraîchissement urbain.
Un premier parcours déroule des solutions de rafraîchissement urbain, réparties entre quatre classifications : vertes (végétalisation, revégétalisation…), bleues (gestion de l’eau), douces (changement pratiques de la ville) ainsi que grise (de morphologie urbaine : ventilation naturelle, revêtements et matériaux urbains, etc.).
Les solutions peuvent s’employer seules ou combinées. À savoir que les collectivités doivent « déployer des solutions adaptées à leur territoire et leurs spécificités. Il faut vraiment réfléchir en fonction du foncier disponible, de la morphologie urbaine, des politiques en cours, du bâti existant, mais surtout penser au type de climat futur. Par exemple, dans les villes françaises, sur la France métropolitaine, le climat méditerranéen va venir remplacer peu à peu toutes les zones où on a du climat océanique », nuance Élodie Briche, porteuse du projet au sein de l’Ademe, lors d’un point presse.
Un second parcours partage les retours d’expériences sur des projets de rafraîchissement urbain à l’échelle des territoires. Si l’outil s’adresse à des petites et moyennes collectivités, ces dernières peuvent s’inspirer de métropoles telles que Marseille, Nantes, Rennes, Paris, Rouen, Lille. Les régions Outre-mer sont également représentées, des Antilles à La Réunion. Une manière d’encourager des améliorations de confort thermique sur ces territoires ultramarins, alors qu'en parallèle, les référentiels de construction des bâtiments ont été reconnus inadaptés à leur climat.
Un troisième parcours dresse des fiches techniques pour chaque solution, du coût aux cobénéfices, en passant par ses limites. « Le service proposé par la start-up d’État ne remplace pas l’expertise sur mesure d’un bureau d’études », souligne toutefois Élodie Briche, dans un communiqué. « Elle apporte un premier niveau de décision, aide à écarter les solutions qui ont peu de chances de fonctionner ou pour lesquelles la collectivité n’a pas le budget. Elle prépare le terrain avant la rédaction de cahiers des charges. La collectivité y gagne en expertise, mais aussi en temps et en argent ».
Pour consulter la plateforme « Plus Fraîche Ma Ville », rendez-vous ici.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock