Paris : le projet de réaménagement du Trocadéro compromis
C’est un nouveau revers essuyé par la maire de Paris Anne Hidalgo et son administration. L’État vient de s’opposer au réaménagement de la perspective entre la Tour Eiffel et le Trocadéro, que la mairie de Paris souhaite réaliser avant les Jeux Olympiques de 2024.
Un projet fortement compromis donc, au grand désarroi d’Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, qui s’est exprimé lors d’une rencontre avec les journalistes, juste avant le conseil municipal dédié au budget 2023 : « Nous avons désormais un blocage en contentieux administratif (...). Pour la mise en œuvre de ce projet avant les JO, cela me paraît difficile ».
Ce réaménagement prévoit notamment la réduction de places de parking, de part et d’autre du pont d’Iéna, appelé à devenir le premier pont végétalisé de Paris. La place du Trocadéro doit également changer d’allure, avec une circulation organisée en demi-lune, basée sur le modèle de la place de la Bastille.
Un projet qui soulève de nombreuses inquiétudes
Des changements qui n’étaient pas du goût de Didier Lallement, ancien préfet de police de Paris, qui avait mis en avant ses craintes liées à « des reports de circulations importants » et « des retenues » qui pourraient gêner l’intervention des secours.
Même son de cloche pour Laurent Nuñez, son successeur, qui a déclaré mi-octobre maintenir l’avis défavorable de son prédécesseur au projet de la mairie de réaménagement des abords de la Tour Eiffel.
Une position qui contraste avec celle adoptée par le gouvernement dans le passé, comme l’explique M. Grégoire : « Nous avons clairement un différend avec le gouvernement qui a changé d’avis après avoir dit oui à toutes les phases d’instruction ».
Fin octobre, la justice administrative avait rejeté la requête en référé de la Ville contre la décision de l’ancien préfet de s’opposer aux travaux. Suite à quoi la mairie de Paris s’est pourvu en cassation, « avec peu d’espoir de changer cette décision première », a reconnu Emmanuel Grégoire.
Un blocage qui rappelle à ce dernier le bras de fer finalement remporté en 2018 par Anne Hidalgo pour la piétonnisation des voies sur berge de la rive droite de la Seine. « Il avait fallu deux ans et demi pour sortir de la procédure », se remémore le premier adjoint de la maire de Paris.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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