La ville de Paris adopte un ambitieux plan d'urbanisme bioclimatique
Après quatre années de négociations, les élus parisiens ont adopté un nouveau plan local d’urbanisme (PLU) bioclimatique. Cet outil, destiné à transformer la ville d’ici 2035-2040, vise à la rendre « plus respirable » et « plus abordable », comme l’a souligné Anne Hidalgo, maire socialiste de la capitale.
Paris, ville la plus dense d’Europe, perd des habitants depuis une décennie. Parallèlement, elle est particulièrement exposée aux risques liés aux vagues de chaleur, avec une mortalité accrue selon une étude publiée en 2023 dans The Lancet Planet Health. « Demain, il fera le même climat qu’à Séville », a alerté Lamia El-Aaraje, adjointe à l’urbanisme, évoquant la nécessité de végétaliser les emblématiques toits en zinc pour rafraîchir la ville et lutter contre les îlots de chaleur.
Végétalisation et éco-construction au cœur du projet
Le nouveau PLU remplace celui de 2006 et intègre des mesures ambitieuses, telles que la création de 300 hectares d’espaces verts publics, pour atteindre les 10 m2 par habitant - recommandés par l’OMS - contre 8,6 m2 actuellement. Un défi colossal, équivalent à 420 terrains de football, qui suscite des critiques sur sa faisabilité.
L’éco-construction et la réhabilitation du bâti existant font également parties des mesures. L'objectif : favoriser des bâtiments capables de contribuer à l'effort de rafraîchissement et de réduire l’impact écologique.
Pour faire face à la crise du logement, la municipalité prévoit aussi de porter à 40 % la part de logements publics d’ici 2035. Cette mesure doit renforcer la mixité sociale, notamment en rééquilibrant les inégalités entre l’ouest aisé et l’est populaire de la capitale, a expliqué Ian Brossat, sénateur et coprésident du groupe communiste au Conseil de Paris.
Des limitations sur les tours de grande hauteur, soutenues par les écologistes, et un concours d’architecture sur des projets novateurs marqueront les premières étapes concrètes de ce plan.
Malgré les critiques de l’opposition, qui qualifie certains objectifs d’« irréalistes », ce PLU bioclimatique marque une vision ambitieuse pour Paris. En s’engageant dans cette transformation, la capitale française espère rester un lieu de vie attrayant et adapté aux défis climatiques et sociaux des décennies à venir.
Marie Gérald (avec AFP)
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