La rénovation de la gare de Toulouse sous les huées
Bâtiment datant du XIXème siècle, la gare Matabiau à Toulouse avait « besoin d'un bon lifting » selon le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.
Il faut dire que la gare s’attend à un triplement de sa fréquentation, actuellement estimée à 50 000 personnes par jour. À cela s’ajoute la construction de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse - dont le chantier commencera entre fin 2023 et début 2024. Sans compter le projet d’une liaison ferroviaire directe entre Toulouse et Barcelone, « absolument nécessaire », selon la présidente de la région Occitanie, Carole Delga.
C’est dans ce contexte que des travaux ont été lancés, pour adapter l’infrastructure à la fréquentation grandissante mais aussi la rendre plus accessible aux personnes à mobilité réduite. Après trois ans de chantier, la gare rénovée a été inaugurée ce mardi 5 septembre, mais sous le feu des critiques.
« La gare devient plus un business que l'outil de travail des cheminots »
« Fossoyeurs des services publics », « Vous avez les poches qui touchent le sol ». Voilà ce qu’ont scandé les manifestants en direction du PDG de la SNCF et des élus locaux, présents à l’inauguration. Dans la foule, on retrouve une centaine de cheminots rassemblés en intersyndicale, qui reproche une rénovation inadaptée.
« La gare devient plus un business que l'outil de travail des cheminots », tâcle auprès de l'AFP Mario Vivancos, représentant syndical CGT des cheminots à Toulouse. « On ne pense pas du tout au personnel : il n'y a pas de point d'eau ni de toilettes pour eux, ils vont devoir monter à l'étage », déplore son homologue de la CFDT, Cédric Ambroziewicz.
Les cheminots notent une place conséquente donnée aux commerces, au détriment de guichets fermés ou remplacés par des bornes numériques.
Bornes de commandes qui ne seraient pas accessibles pour les personnes en fauteuil roulant. Ce qui n’a pas échappé à l’association de défense des personnes handicapées Handisocial, qui juge ces mesures de rénovation insufisantes, bien qu’elles avaient, initalement, pour but d’installer des ascenseurs et d’agrandir les souterrains d'accès aux trains. « J'attends du concret », a insisté sa présidente Odile Maurin auprès de Jean-Pierre Farandou.
Il ne s'agit pas du seul projet de rénovation que compte la SNCF. Rien qu'à Paris, on relève la très controversée rénovation de la gare du Nord, tandis que la gare d'Austerlitz a amorcé le démontage des échafaudages, fin juin dernier.
Virginie Kroun (avec l’AFP)
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